Dossier de l’US Mag 801
La question de la revalorisation est un souci permanent du SNES-FSU. Campagnes et mobilisations ont donné lieu à différents plans. Notamment en 1989, avec un vaste mouvement dont le slogan était « La revalorisation, il la faut ! » qui débouchait sur une revalorisation significative des carrières. Depuis, le décrochage des salaires est criant. Il est urgent qu’un effort significatif soit fait pour une remise à niveau de nos traitements.
Jean-Michel Blanquer avait solennellement déclaré à son arrivée rue de Grenelle qu’il ne serait pas le ministre d’une énième loi mais celui de la revalorisation des enseignants. Résultat de plus de trois ans d’activité : la bien mal nommée loi École de la confiance et aucune amorce de revalorisation… Le mot est revenu régulièrement dans la bouche du ministre mais des mesures dilatoires ont été utilisées, depuis la mise en place d’un Observatoire des rémunérations qui a simplement confirmé le décrochage des salaires des enseignants français par rapport à leurs homologues européens jusqu’à une multiplicité de groupes métier ressassant des thématiques bien connues pour contourner le sujet central de la rémunération.
Des chiffres ont couru début 2020 censés donner une idée du montant des sommes qui seraient engagées ; dix milliards ?, sur dix, quinze ans ? Le gouvernement s’est bien gardé de donner des assurances et le confinement est arrivé à point nommé pour éviter à J.-M. Blanquer d’avoir à se dévoiler. Avec beaucoup d’assurance ce dernier a réitéré cet été son discours sur l’actualité de la revalorisation, n’hésitant pas, sans vergogne, à expliquer qu’il y avait déjà eu des mesures depuis trois ans – engagées en fait sous le quinquennat précédent ! – laissant quand même entendre que la crise avait changé le cadre budgétaire… Effectivement, les milliards ont fondu et le seul montant annoncé pour l’instant est celui de 400 millions inscrits au budget 2021… pour 860 000 enseignants, CPE, Psy-ÉN, AED AESH !