Injuste fiscalité
Bien que les politiques libérales n’aient eu de cesse de délégitimer l’impôt et les cotisations, présentant les services publics comme un coût et les cotisations comme une charge, cette soif de justice fiscale ne s’est pas tarie. Que ce soit dans la majorité du mouvement des « Gilets Jaunes », et ce malgré les forces qui ont voulu en faire un mouvement anti-fiscal, dans le « grand débat » ou dans des sondages d’opinion, les Français s’expriment majoritairement en faveur du rétablissement de l’ISF, de la création de tranches d’impôt supplémentaires, de la lutte contre l’évasion et la fraude fiscales qui permettent aujourd’hui aux grandes fortunes et aux multinationales de se soustraire à leurs obligations.
Mais il est aussi significatif qu’une grande partie des « réponses » d’Emmanuel Macron au mouvement des Gilets jaunes non seulement ne satisfasse pas ces exigences, mais aille même à leur exact opposé puisqu’elles ne font qu’aggraver l’appauvrissement de l’État et de la protection sociale, avec l’emblématique mesure de défiscalisation et désocialisation des heures supplémentaires.
La fiscalité est donc bel et bien un enjeu de civilisation et, à ce titre, un champ d’intervention syndicale de toute première importance pour le SNES et la FSU qui posent la question essentielle du niveau des ressources publiques et sociales que la Nation se fixe pour financer les besoins de la société.