Au cœur de tout projet ambitieux de société, la démocratisation du système scolaire et la lutte contre les inégalités sociales sont une priorité. Mieux former les jeunes, veiller à leur épanouissement, leur permettre d’accéder à une citoyenneté éclairée et critique et à une insertion sociale réussie sont des enjeux majeurs.

Travailler en équipe pour mieux accompagner la réussite scolaire

Les différents personnels et leur travail en complémentarité participent à la compréhension de certaines conduites, à l’analyse des difficultés et des blocages rencontrés par les élèves, pour aider à leur dépassement et à la prévention des risques d’abandon. Les collégiens et lycéens, fortement demandeurs d’écoute et de dialogue expriment, par différents biais, leur quête de repères et d’outils pour comprendre une société qui s’est à la fois complexifiée et durcie, ainsi que leur besoin d’interlocuteurs attentifs, formés et qualifiés. C’est dans ce contexte qu’intervient le CPE. Par sa place spécifique dans l’établissement et ses relations avec l’ensemble de la communauté éducative, il contribue à créer les conditions propices aux apprentissages et à l’épanouissement des élèves, de l’externat à l’internat.

L’histoire de ses fonctions est liée à la massification du système éducatif et à l’accueil de nouveaux publics scolaires. L’évolution des pratiques professionnelles éducatives et pédagogiques rend de plus en plus nécessaire le travail en équipe.
Les liens plus complexes des élèves et de leur famille avec l’école, les attentes sociales souvent contradictoires, l’élargissement du champ des connaissances et de leurs modes d’accès imposent aux métiers de l’éducation un haut niveau de qualification et de formation.

La participation du CPE dans le cadre des actions pédagogique et éducative s’est elle aussi étendue ; au-delà de ses interventions en direction des élèves hors de la classe, il est aujourd’hui partie prenante de la prise en compte globale de l’élève dans son rapport à l’école et de la consolidation du lien avec les familles. La participation des élèves aux différentes instances, le souci du vivre ensemble et de la lutte contre toutes formes de discrimination, le développement de la responsabilité et de l’autonomie sont une part importante de son activité comme l’animation de la vie collégienne et lycéenne, le CPE contribue ainsi à la définition de la politique éducative de l’établissement.

Mieux reconnaître le métier et améliorer ses conditions d’exercice et de rémunération

Pour donner aux CPE les moyens d’accomplir leurs missions, l’exigence de créations de postes pour une meilleure implication dans l’équipes éducatives avec un nombre défini d’élèves à suivre et un meilleur travail avec les équipes pédagogiques, est une revendication majeure du SNES-FSU.

L’introduction de logiques de management importées de l’entreprise dans le service public, ajoutée aux restrictions budgétaires a soumis les personnels et les élèves à une dégradation de leurs conditions de travail et d’études. En 2010, la réforme de la formation a été une source de déstabilisation du métier en plaçant les stagiaires sur le terrain sans véritable formation professionnelle. La mise en place des ÉSPÉ à l’heure où nous écrivons ces lignes n’est pas achevée. En réunissant enseignants et CPE, à partir d’un référentiel de compétences à la fois commun et spécifique, la formation initiale et continue devra permettre de reconnaître aux CPE leur rôle si particulier, à la croisée du pédagogique et de l’éducatif. L’agrégation ou son équivalent ne doivent plus être un mirage mais une réelle perspective de carrière et de qualification.

Poursuivre la lutte

Bien que partielles et demandant à être complétées, des réponses ont été apportées depuis 2013 aux questions qui persistaient depuis trop longtemps pour la profession. L’augmentation du ratio d’accès à la hors classe et l’augmentation de l’indemnité forfaitaire sont des acquis très récents à mettre à l’actif de l’action syndicale. Il en est de même pour la relance des recrutements depuis 2012 et la définition d’un référentiel de compétences professionnelles en cohérence avec les textes statutaires et l’exercice du métier.

L’absence de réponses institutionnelles face aux tensions au travail, aux effectifs d’élèves trop importants, à la précarisation accrue des équipes de vie scolaires et au gel des salaires doit être levée. Le SNES s’est opposé aux tentatives de captation des CPE par les équipes de direction et à la volonté de banaliser la vie scolaire en « un service comme un autre », qui ont contribué à fragiliser le métier. Lors du chantier sur les missions des CPE initié en 2014, il a pesé fortement au renforcement de l’identité éducative des CPE.

Face un pouvoir d’achat en berne, le SNES-FSU revendique la revalorisation pour tous, une formation professionnelle de haut niveau et la reconnaissance de la qualification professionnelle. Ensemble, avec les personnels du second degré, dans les mêmes établissements, les CPE ont majoritairement fait le choix de l’unité. Ensemble, ils se retrouvent dans le SNES et la FSU pour promouvoir leur conception du service public d’éducation, pour favoriser la réussite de tous les élèves.

 

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