Les personnels des hôpitaux sont en première ligne et ont de quoi être très en colère. Ils prennent des risques pour sauver des vies dans des conditions de travail indignes.
Depuis 2005, le financement de l’assurance maladie est globalement largement inférieur aux besoins. Pour satisfaire aux restrictions budgétaires, l’hôpital public, parce qu’il est relativement facile d’en contrôler les dépenses a été lourdement ponctionné. Cela s’est notamment traduit par des fermetures massives de lits d’hospitalisation au profit d’un virage ambulatoire qui consiste à prendre en charge les patients en moins de 24 heures. Cela c’est aussi traduit par un alourdissement de la charge de travail des personnels soignants dont les effectifs ont été réduits.
Parallèlement, la mise en place du financement des établissements à l’activité (et non plus de manière globale) a imposé une logique comptable qui pousse à sélectionner les patients « rentables » et à la chasse aux patients « bed-bloqueurs ». En période ordinaire, aucun lit ne doit être libre, ni occupé trop longtemps. On voit le résultat en temps de crise sanitaire !
Depuis 2013 ce sont 17500 lits d’hospitalisation complète qui ont été fermés ! Tous types confondus, la France comptait 6 lits pour 1000 habitants, contre 8 en Allemagne.
Aujourd’hui l’heure est à la mobilisation et au soutien des personnels des hôpitaux, de toutes celles et tous ceux qui contribuent à la lutte contre les effets dramatiques de cette pandémie. Mais personne ne doit oublier ou occulter les raisons pour lesquelles notre système hospitalier est profondément fragilisé. Des moyens sont actuellement débloqués pour aider les centres hospitaliers qui sont en situation de rupture – par la mutualisation des moyens au niveau national -et le Président de la République a annoncé le 25 mars un « plan massif d’investissement pour l’hôpital et des primes exceptionnelles. Mais il faudra que ce plan soit l’occasion de changer véritablement de trajectoire, pour revenir sur toutes les mesures de fermeture de lits et d’établissement, pour qu’il y ait de véritables embauches et pour que les professionnels retrouvent des conditions de travail attractives. Depuis des mois les personnels et des usagers mobilisés alertent en clamant que l’hôpital est au bord de la rupture. La catastrophe sanitaire qui est en train de s’étendre n’est pas seulement causée par le virus mais bien aussi par les politiques d’austérité et de libéralisation que nous dénonçons depuis des années.
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