La réunion-bilan des recrutements réservés à la DGRH prévue le 6 mai et reportée au 5 juin, remaniement ministériel oblige, se tiendra finalement le 12 juin. Loin d’un véritable plan de Titularisation, le suivi que le SNES a effectué quant aux postes effectivement pourvus, le nombre d’admissibles et d’admis par discipline, et par académie révèle une volonté bien peu affichée par notre ministère de favoriser l’accès au statut (Voir les résultats aux concours en P.J) !
Peu de reconnaissance donc, pour ces agents laissé en situation de précarité, qui pourtant œuvrent pour notre service public d’éducation dans des conditions souvent difficiles, et n’auraient pas été maintenus en poste s’ils n’avaient prouvé leur valeur professionnelle.
Lors du comité de suivi Sauvadet du 12 novembre 2013, pour le second degré public, la DGRH avait annoncé un total de 2960 postes en évaluant à 9338 le nombre d’agents titularisables.
Or, que constatons-nous ?
Sur les 2960 postes proposés aux concours réservés et examens professionnalisés, 1098 postes ne sont pas pourvus (Voir le détail en pièces jointes) .
Cela correspond à plus de 37 % des postes offerts aux concours réservés et examens professionnalisés… soit plus d’un tiers des postes.
* 658 postes non pourvus pour les CAPES soit 49 % des postes offerts
* 228 postes non pourvus pour les CAPET soit 66 % des postes offerts
* 12 postes non pourvus pour les CO-Psy soit 24 % des postes offerts
* 3 postes non pourvus pour les CPE soit 3 % des postes offerts
* 197 postes non pourvus pour les PLP soit 18,5 % des postes offerts
Quelle analyse faisons-nous de ces résultats, décevants, voire décourageants pour les non admis ou les futurs éligibles pour les sessions 2015-2016 ?
Ce sont, en premier lieu, les critères trop restreints d’accès aux recrutements réservés, dénoncés par le SNES-FSU dès 2011, et non l’insuffisance du niveau des candidats qui expliquent le grand nombre de postes vacants.
En effet, sur l’ensemble des recrutements réservés, 44 sections sur les 77 sections ouvertes cette année présentaient déjà des déficits dès les résultats d’admissibilité, en particulier dans les matières générales et technologiques (29/36 sections avec moins d’admissibles que de postes).
Seules 8 sections ont ouvert des listes complémentaires, essentiellement dans les matières professionnelles.
Dans l’ensemble des filières, il y a eu 3271 admissibles pour l’ensemble des 2960 postes proposés, soit un ratio admissibles / poste de 1,1(alors qu’il est de 2,2 à l’interne !)
Le taux de réussite national (admis / admissibles) est de 1862 admis soit 56,92% avec de grosses disparités selon les académies puisque les taux de réussite sont compris entre 41 et 88%.
Lors de la session 2013, l’absence de vérification préalable de l’éligibilité des collègues avait permis l’inscription de 14067 candidats, 6025 admissibles, 44 radiations pour non éligibilité, 2534 lauréats affectés.
Ce sont ensuite, selon les remontées de nos enquêtes, les blocages de certains jurys, la sélection des dossiers non anonymés, sans notes permettant de comprendre le rejet du dossier, ou même les conditions de l’épreuve orale (plusieurs questions sur la seconde partie, aucune sur la première, interrogation de type concours interne)
Et enfin, dans la majorité des académies, l’absence de formation conséquente et adaptée, pour permettre aux candidats de réussir pleinement les épreuves. Le plus souvent, en effet, les formations proposées sont celles de l’interne, ce qui conduit certainement les jurys à évaluer les candidats du réservé comme ceux de l’interne.
Quelles actions du SNES et de la FSU pour une vraie titularisation ?
Organisation majoritaire dans l’Éducation nationale, la FSU et ses syndicats du second degré (SNES, SNEP et SNUEP) luttent depuis des années pour la résorption de la précarité.
La revendication première du SNES et de la FSU est donc l’établissement d’un plein accès à la titularisation.
C’est pourquoi, dès 2011, lors des discussions sur le protocole d’accord qui a conduit à l’actuelle loi du 12 mars 2012 instaurant les conditions d’accès au recrutement réservé, le SNES et la FSU ont mis en évidence que seuls, au mieux, un non titulaire sur 3 pourrait espérer accéder au statut de fonctionnaire, ce qui a conduit la FSU, après un vote interne, à voter contre le projet de loi, dont trop de non titulaires pâtissent aujourd’hui.
En juin 2012, le SNES a interpellé le nouveau ministre de l’éducation sur la situation des non-titulaires dès sa prise de fonction par l’envoi d’un courrier et, dans le cadre de son plan d’urgence, par la fiche « personnels » diffusée dans le cadre du plan d’urgence pour la rentrée 2012, tout en mobilisant les personnel. Avant même la mise en place du premier recrutement réservé, le SNES avait interpellé le ministère sur la nécessité de recenser les éligibles.
Les actions menées ont permis l’installation de la première session de recrutement réservé, en 2013, sous haute tension, puisque le ministère n’avait pas accédé aux demandes réitérées d’examen des éligibles en CCP, et que les collègues qui se sont investis dans la préparation d’épreuves ont fini par apprendre qu’ils ne pouvaient se présenter. Si le SNES a pu obtenir que tous les admissibles puissent se présenter à l’oral, la radiation des listes d’admission a été vécue comme un nouveau traumatisme. Le courrier du 15 mai 2013 adressé au Ministre ( http://snes.edu/COncours-reserves-le-SNES-ecrit-au.html ), rappelait également les demandes non abouties d’assurer des formations ainsi que des préparations au dossier RAEP et épreuves de concours dans toutes les disciplines, de prévoir de prendre toutes dispositions utiles afin que les admissibles aux recrutements réservés soient assurés dès maintenant d’un contrat à temps complet, renouvelé à la rentrée scolaire et sans interruption.
Les amendements :
Nous rappelons la revendication du SNES d’entrée directe en année de stage (donc avec dispense des épreuves du concours), pour les contractuels ayant le plus d’ancienneté.
Actuellement, le SNES et la FSU ont déposé des amendements, dans le cadre du projet de loi de déontologie, pour soumettre au débat parlementaire ses propositions pour élargir les conditions d’accès aux recrutements réservés de la loi du 12 mars 2012 :
- suppression de l’exigence des 2 ans de service avant le 31 mars 2012
- suppression de la limitation imposée par les temps incomplets (quotité d’au moins 70% d’un temps complet et de la référence au seuil de 50%.
- ouverture de l’accès aux recrutements réservés pour les vacataires (recrutement dont nous avons fait reconnaître l’illégalité)
- suppression de l’exigence d’être en contrat au premier trimestre 2011
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