Avant la loi de « transformation de la fonction publique »

Avant 2019, le ministère de l’Éducation nationale s’était déjà dispensé d’organiser un groupe de travail sur l’affectation des stagiaires. Mais le Ministère communiquait encore le fichier des affectations des stagiaires du second degré aux élu·es des personnels, en particulier celles et ceux de la FSU, largement majoritaire. Cela leur permettait de communiquer aux stagiaires le barème retenu par le Ministère et de calculer les barres (le barème du dernier ou de la dernière entrant·e, dans chaque discipline et dans chaque académie). Les barres, calculées et publiées par le SNES-FSU sur son site (ce que le Ministère ne faisait pas), permettaient aussi aux stagiaires des années suivantes d’anticiper autant que possible leur affectation. Les informations communiquées au SNES-FSU donnaient aux stagiaires la possibilité de vérifier si leur situation avait été correctement prise en compte, de comprendre leur affectation et, éventuellement, de la contester en connaissance de cause.

Après la loi de « transformation de la fonction publique »

Depuis 2020, les enseignant·es, CPE et Psy-EN stagiaires sont affecté·es dans l’opacité la plus complète : plus moyen pour les organisations syndicales de calculer les barres et de vérifier l’équité des affectations. Pire, le Ministère ne communique aux intéressé·es ni les barèmes retenus, ni les barres des vœux qui ne sont pas satisfaits. Depuis 2022, avec l’application de la réforme des concours Blanquer, qui a porté à la fin du M2 le concours, une grande majorité des stagiaires sont affecté·es au barème (et non plus, pour certains, maintenus dans leur académie de master pour le stage). Mais toujours sans aucun élément d’explication, alors que l’existence probable de deux mouvements (un pour les stagiaires à plein temps, un autre pour les stagiaires à mi-temps) rend les mutations moins fluides.

La mobilisation des militant·es du SNES-FSU

Les militant·es du SNES-FSU répondent à des centaines de mails et d’appels depuis le 28 juin. Des centaines de lauréat·es, probablement, ont, cette année encore, contesté leur affectation auprès du ministère. La plupart reçoivent une réponse de refus stéréotypée, sans aucun élément d’appréciation. C’est la démonstration une fois de plus que devait établir un lien direct entre l’agent·e et son employeur, n’a fait qu’engendrer de l’incompréhension, de la suspicion et de la frustration à l’égard de l’administration qui prend chaque jour les décisions dans une opacité de plus en plus grande.

En refusant la transparence, le Ministère laisse planer le doute sur toutes les opérations d’affectation, et pour les futur·es enseignant·es, CPE et Psy-EN, les débuts dans la carrière sont parfois très brutaux. Quel en sera le prix, et combien de lauréat·es vont démissionner dans l’été ?

Comment comprendre par ailleurs que le Ministère éconduise les demandes d’affectations conjointes dites « simultanées » pourtant prévues par la note de service pour les lauréat·es marié·es ou pacsé·es, au motif du « nombre insuffisant de possibilités d’accueil déclarées par les académies » ? Comment admettre qu’il refuse d’affecter les lauréat·es qui avaient d’abord demandé une affectation dans le supérieur, mais demandent ensuite à rejoindre le second degré faute d’un contrat d’ATER ou d’un contrat doctoral ? Le Ministère peut bien fanfaronner en publiant le bilan des résultats des concours, en limitant la comparaison à la session catastrophique de 2022, la crise du recrutement est toujours là, elle fragilise les enseignements que doivent recevoir nos élèves… et rien ne semble fait, à l’entrée dans le métier, pour conforter celles et ceux qui ont fait le choix de l’enseignement public. C’est à nos yeux inacceptable, et le SNES-FSU ne peut s’y résoudre. C’est pour cela que le SNES-FSU communique régulièrement au Ministère les demandes de révision argumentées pour soutenir les lauréat·es dans leur demande. Le Ministère fait la sourde oreille. Dans l’immédiat et afin de lever l’opacité sur les opérations de mutation qui vont conduire à de nombreuses démissions et abandons de poste, le SNES-FSU demande solennellement au Ministère la communication de l’ensemble des barèmes retenus pour les lauréat·es ainsi que les barres d’entrée en académie par discipline et type de stagiaire !

Enfin, le SNES-FSU informe les lauréat·es sur la rentrée, met en contact les nouveaux et nouvelles adhérent·es avec leur établissement ainsi explique les aides financières et sociales existantes pour limiter le nombre de démission et rendre l’entrée dans le métier moins brutale et plus humaine.

Adhésion anticipée pour les lauréat·es de concours ici. Sans adhésion pas de militant·es pour vous accompagner l’été et durant toute l’année ni pour répondre à vos questions.


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