Un fonctionnement anti-démocratique
Le SNES-FSU est choqué par le fait que des projets de réforme sur la place des concours et sur la formation initiale circulent de façon informelle sans que les organisations syndicales n’aient été entendues.
Sur la forme, non seulement les organisations syndicales et le dialogue social sont méprisés mais le calendrier est intenable et maltraitant pour les professionnels. Il n’est absolument pas envisageable de mettre en place cette réforme pour la rentrée 2024 : les équipes ne pourront pas mettre en application ni même concevoir les maquettes de diplôme, les étudiant·es n’ont aucune visibilité sur les futurs concours ce qui risque d’aggraver la crise du recrutement.
Un projet qui entretient la crise du recrutement
Sur le fond, le SNES-FSU s’oppose à ce que les concours soient placés en L3 et à la déqualification de nos métiers que cela induit : le projet ne permettra pas l’acquisition d’un niveau disciplinaire suffisant pour exercer nos métiers dans de bonnes conditions, élément auquel nous tenons fortement. Le projet détaille peu l’architecture de la formation post-concours en master, mais le stage en observation ou pratique accompagnée doit occuper 1/3 de l’année de M1, et celui en responsabilité 1/2 de l’année de M2. Si l’on se fonde sur les fourchettes indiquées pour la formation des lauréat·es des concours du 1er degré, la formation disciplinaire n’occupe qu’1/3 du temps en M1, 30% en M2.
L’oral d’entretien comme deuxième épreuve d’admission est en revanche maintenu malgré l’opposition de toutes les organisations syndicales représentant les personnels formés et les formateurs et formatrices : absence de visibilité des attendus, inégalité de traitement en fonction du parcours antérieur. Il ne s’agit pas d’une épreuve de concours. De nouveau en M2, les étudiant·es non titulaires sont en responsabilité de classe et sont considéré·es comme des moyens d’enseignement, ce qui ne permet pas une entrée sereine dans le métier. Il faut impérativement que le stage se passe sur le service du tuteur ou de la tutrice en étant rémunéré à l’échelon 1 de la grille indiciaire.
Le projet du ministère est délétère car il laisse supposer la fin de l’unité du second degré : il est fait mention de « professeurs de collège / professeur·es de lycée PRO en PLP », et les disciplines de lycées (philo, SES) ne sont pas citées pour ces nouveaux concours. Le ministère prépare-t-il un projet avec des enseignant·es certifié·es qui enseignent au collège et des agrégé·es qui enseignent au lycée ? La possibilité pour les lauréat·es de ces nouveaux concours d’accéder ultérieurement au corps des agrégé·es, ou de poursuivre dans le supérieur sera réduite si le projet est appliqué.
Le SNES-FSU force de proposition
Le SNES-FSU demande l’abandon de cette réforme qui ne résoudra en rien les problématiques de l’attractivité de nos métiers. Il demande l’abrogation de la réforme Blanquer de 2020, l’ouverture d’une véritable négociation sur la formation des enseignant·e et des CPE, et dans l’attente des mesures d’urgence pour les étudiant·es actuel·les en master MEEF. Notre mandat de concours en M2 prend tout son sens et il est à retrouver ici.
Des questions toujours sans réponse !
- Nous comprenons que le stage s’effectuera à mi-temps durant l’année de M2, ce qui signifie que cette année sera particulièrement chargée (master et rédaction d’un mémoire, prise en charge de classe en responsabilité et titularisation), tout comme celle de L3. Confirmez-vous cela ?
- Que vont devenir les étudiant·es se destinant aux métiers de PSY-EN ?
- Qu’en est-il de l’appellation « professeur·es de collège » ? Nous espérons qu’il s’agit ici d’une erreur administrative et qu’il est en fait question des professeur·es certifié·es.
- Pourquoi la liste des disciplines au concours est-elle si réduite ?
- L’année de M1 sera-t-elle prise en compte pour la carrière ? Sera-t-elle prise en compte pour la retraite ?
- La titularisation doit-elle avoir lieu à la fin de l’année de M2 ou suite à une année de stage post-M2 ? Les informations du ministère sont contradictoires à ce sujet.