Le prérecrutement et le contenu de la formation initiale sont traités en parallèle alors que la place du concours est repoussée à la sortie du rapport confié à Mme Ronzeau et M. Saint-Girons… rapport qui se fait toujours attendre.

Calendrier

La place du concours, pourtant centrale dans ce dossier, est mise au second plan comme les contenus des formations et ceux des épreuves de concours lui sont liés. Le ministère envisage de déplacer le concours, aujourd’hui fixé au M1 (le M2 étant obligatoire pour être titularisé) soit en fin de L3, soit en fin de M2. Quel que soit le choix final, cela aura un impact sur le contenu de la formation initiale comme sur la manière dont les pré-recrutements doivent être conçus.
Pour le SNES-FSU, un haut niveau de qualification (disciplinaire ou éducative) est nécessaire pour exercer les métiers du professorat ou de CPE. C’est l’une des raisons pour lesquelles il revendique que le concours soit placé après le M2. Cette condition n’est toutefois pas suffisante. La formation initiale doit donc, pour le SNES-FSU, permettre d’acquérir des contenus didactiques, d’approfondir ses connaissances dans la discipline enseignée, de réfléchir sur le métier enseigné et de s’approprier, par l’intermédiaire du stage dont le temps de service doit être réduit à 6 heures, des éléments de professionnalisation.

Améliorer la formation initiale une nécessité

Les stagiaires ne cessent de témoigner de l’inégale qualité des formations dispensées dans les ÉSPÉ et des évaluations tatillonnes et infantilisantes qu’ils subissent. Mais le ministre n’a pas prévu d’alléger le service des stagiaires au tiers temps. Privilégier la formation sur le tas est son antienne déjà en vogue en 2010. Les maquettes des futurs masters MEEF dépendraient d’un nouvel arrêté et d’un référentiel de formation censé mieux cadrer la formation autour de 800 heures. Toutefois rien ne garantit que les stagiaires auront une offre de formation équivalente sur l’ensemble du territoire national. Quant au prérecrutement envisagé par le ministre, il consiste à imposer progressivement à quelques AED un service d’enseignement conduisant à une formation sur le tas plutôt que d’envisager un dispositif permettant d’attirer des étudiants vers les métiers de l’enseignement ou de l’éducation (voir encadré). Le SNES-FSU s’est vigoureusement opposé à ce dispositif et regrette l’occasion manquée de mettre en place un financement des études de celles et ceux qui veulent se destiner à ces métiers et enfin tenter de pallier la crise de recrutement que connaît le métier de professeur.
Si les intentions souvent affichées peuvent être partagées, la mise en œuvre de la réforme de la formation des maîtres n’est ni ambitieuse ni « bienveillante ». Les candidats aux concours 2019 le savent : ils n’ont toujours droit à aucune aide financière et s’inquiètent de la baisse des postes.
Le SNES et la FSU mèneront campagne avec les étudiants et les personnels pour faire valoir leur exigence de réinvestissement de l’État pour une véritable amélioration de la formation initiale et pour la revalorisation, indispensable pour résoudre la crise de recrutement.
Article paru dans L’US 784, 24 novembre 2018


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