Concours SNES FSU

Dès 2015, Emmanuel Macron déclarait que le statut de fonctionnaires n’était « plus adapté au monde tel qu’il va » et qu’il n’était plus « justifiable compte tenu des missions ».

Ainsi, depuis son élection en 2017, il s’est attelé à affaiblir le statut et réduire les prérogatives des instances où siègent les représentant·es des personnels avec la loi de Transformation de la Fonction Publique de 2019. Une seconde loi poursuivant les mêmes objectifs doit être présentée en 2024.

Dans le même temps, Emmanuel Macron et ses gouvernements successifs ont fait le choix de sous-investir en réduisant massivement le recrutement d’enseignant·es sous statut au profit de recrutements sous contrat. Cette politique s’est traduite par la baisse de 30 % des postes ouverts aux CAPES externes entre 2017 et 2024.

Des centaines de postes supprimés

La plupart des disciplines ont ainsi vu le nombre de postes ouverts à l’externe fortement chuter. Dans le détail, entre 2017 et 2024 :

  • En lettres modernes, de 1288 à 698 : -46 %
  • En mathématiques de 1440 à 1040 : -28 %
  • En anglais de 1190 à 784 : -34 %
  • En allemand de 345 à 165 : -52 %
  • En espagnol de 512 à 287 : -44 %
  • En SVT de 424 à 295 : -30 %
  • En documentation de 217 à 122 : -44 %
  • En arts plastiques de 200 à 98 : -51 %…

Dans un même mouvement, mais dans une moindre mesure, l’attaque a aussi porté sur les concours externes du CAPET  : le nombre de postes ouverts a baissé de 13 % entre 2017 et 2024. Par exemple en sciences et techniques médico-sociales, le nombre de postes est passé de 48 à 30 (-37,5%), de 62 à 30 en STI ingénierie des constructions (-52%) et de 62 à 37 en ingénierie électrique (-40%).

Une attractivité en berne

Il s’agit là d’un véritable plan social visant à affaiblir l’Éducation Nationale en dégradant les conditions de travail des personnels par l’augmentation du nombre d’élèves par classe et l’imposition d’heures supplémentaires au détriment des heures postes. Plutôt que de revaloriser les traitements durant l’année de stage et , de faciliter l’entrée dans le métier en revenant à un stage à tiers-temps, E.Macron mène une politique qui dégrade les conditions de vie et d’exercice des stagiaires. Cette attaque subreptice et continue a fortement réduit l’attractivité des concours enseignant·es : « qui veut noyer son chien l’accuse de la rage ! »

Les étudiant·es ne sont pas dupes des traitements beaucoup trop faibles pour des catégories A de la Fonction Publique d’État et des conditions de travail très dégradées dans les établissements scolaires. Répondant à la politique d’austérité menée par les gouvernements successifs – et en particulier ceux d’E.Macron – contre l’Éducation Nationale, ils et elles se sont massivement détourné·es des concours. Ce phénomène s’est développé avant la réforme de la place du concours en M2 plutôt qu’en M1 : c’est avant tout la conséquence de la dégradation des conditions de travail, de la baisse régulière des postes et de la rétention d’informations lors des affectations des stagiaires (les barèmes ne sont plus communiqués).

Le nombre d’inscrit·es aux CAPES externes s’est ainsi effondré de 44 % depuis l’arrivée au pouvoir du président en 2017 :

  • Mathématiques : -41 %
  • Histoire-Géographie : -40 %
  • Anglais : -44 %
  • Lettres modernes : -43 %
  • Documentation : -49 %
  • SVT : -49 %
  • Espagnol : -61 %…

Pour les concours externes du CAPET, la baisse est considérable : -46 % entre 2017 et 2024, concernant toutes les disciplines.

Face à une politique hors-sol, le SNES-FSU ouvre d’autres perspectives :

Face à la pénurie des viviers aux concours qu’il a délibérément créée par sa politique d’austérité, le Ministère souhaite déqualifier nos métiers en plaçant le concours en fin de Licence. Ce projet doit être abandonné ! A rebours, pour revaloriser pleinement le métier, le SNES-FSU continue de demander une véritable revalorisation salariale : un début de carrière à 2 fois le SMIC, la reconstruction des grilles et la révision de l’indemnité de résidence pour qu’elle prenne en compte la réalité du marché locatif. À terme, le SNES-FSU souhaite la mise en extinction du corps des certifié·es et CPE et leur intégration dans le corps des agrégé·es, l’agrégation revalorisée devenant l’unique niveau de recrutement.

Article sur la baisse du nombre de postes aux concours 2024.


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