Les résultats des concours de recrutement du second degré public sont désormais tous connus. Dans la foulée, le Ministère informe les lauréat·es de leur académie d’affectation pour l’année de stage. Pour la troisième année consécutive, en application de la loi de transformation de la fonction publique, les organisations syndicales sont tenues tout à fait à l’écart de cette procédure.

La réforme des concours et de l’année de stage a un impact important sur cette opération. De nombreux lauréat·es étaient autrefois maintenu·es  dans leur académie, afin de suivre, pendant leur stage, leur deuxième année de master dans leur université d’origine. Ce n’est plus le cas, puisque désormais, les lauréat·es ont déjà le M2. L’affectation à temps plein d’une partie des stagiaires et à mi-temps d’une autre partie, a sans doute aussi compliqué l’anticipation des besoins de supports adéquats par les rectorats.

De fait, le SNES, le SNEP et le SNUEP-FSU sont depuis quelques jours sollicités par des centaines de futur·es stagiaires affecté·es hors de leurs vœux, parfois très loin de leur académie d’origine, et qui n’ont pas pu l’anticiper. Les militant·es les informent et les conseillent. Le ministère de son côté ne leur donne aucune explication : ils et elles ne connaissent ni le barème retenu, ni le nombre de points qu’il fallait pour être affecté·e sur leurs vœux (ce qu’on appelle la barre). Beaucoup se demandent s’il a été tenu compte de leur situation familiale, professionnelle ou de santé, qui doit normalement donner lieu à des bonifications, sans pouvoir le vérifier. Il est par ailleurs difficile, sinon impossible, de contacter le ministère.

L’exposé des motifs de la loi de transformation de la fonction publique prétendait instaurer « un dialogue social efficace et de qualité » et « redonner sens et confiance » aux agents « qui font vivre tous les jours le service public ». Les futur·es enseignant·es, CPE et Psy-EN qui s’apprêtent à le rejoindre ont, ces jours-ci, l’impression, pour reprendre l’expression d’un d’entre-eux, « d’être à la loterie », livré·es à un « bizutage institutionnalisé ».

En refusant de faire la transparence sur les affectations, le ministère joue un jeu pervers : il discrédite le principe des concours nationaux, qui garantissent pourtant l’égal accès des élèves au service public d’éducation. Le SNES, le SNEP et le SNUEP-FSU y tiennent comme à la prunelle de leurs yeux, comme ils défendent le principe d’un barème équitable et transparent pour les affectations. Le ministère propage aussi l’idée d’une administration aveugle aux intérêts de ses agents et décourage nombre de vocations. Alors que des milliers de postes mis au concours n’ont pas été pourvus, combien de stagiaires démissionneront dans l’été, parce qu’il leur est impossible de rejoindre leur affectation ? Nos syndicats ne peuvent s’y résoudre : tout l’été, nos militant·es informeront les stagiaires et soutiendront leurs demandes.


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