Ces programmes inter-langues ont une entrée culturelle commune déclinée en axes. Ce qui interpelle d’abord est l’invitation à (re)travailler la langue, soulignant peut-être une prise de conscience que cet aspect avait été délaissé dans les réformes précédentes.

En Seconde, l’entrée reste « l’art de vivre ensemble » et, au cycle terminal, « gestes fondateurs et mondes en mouvement », déclinées en huit axes (dont six doivent être abordés durant le cycle).

Des programmes ambitieux

Les niveaux du Cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL) à atteindre sont modifiés à la hausse, notamment en LVC, mais aussi en séries technologiques. Le SNES-FSU avait pourtant demandé que soit prise en compte la spécificité de ces séries.

Le CECRL reste le document de référence pour l’évaluation puisque les niveaux visés relèvent de ses échelles et non des programmes directement, ce qui est discutable. Le niveau B2 (en LVA), de « maîtrise courante de la langue » et C1 (en spécialité), d’« utilisateur expérimenté », nous semblent difficiles et peu adaptés à un enseignement au lycée.

En spécialité LLCE (en anglais, allemand, espagnol, italien et langues régionales), au-delà du C1, les attendus sont très ambitieux : seuls des élèves « spécialistes » parviendront à atteindre les objectifs liés notamment aux œuvres complètes.

Une formation nécessaire

Les programmes renvoient aussi aux nouveaux descripteurs du CECRL, parus en 2018, qui incluent notamment la médiation et la compétence plurilingue et interculturelle. Au-delà des débats qu’elles suscitent, elles mériteront une formation initiale et continue des professeurs si l’institution souhaite les évaluer.

Le recours aux outils numériques est encouragé, en particulier pour l’expression écrite ; les questions premières sont cependant celle des effectifs pléthoriques et d’un temps d’apprentissage trop limité.

Épreuves 

Il nous semble difficile d’évaluer plusieurs fois toutes les activités langagières (en Première et en Terminale), alors que les conditions d’enseignement-apprentissage ne sont pas réunies pour les préparer sérieusement.

Les propositions du SNES-FSU

  • Des horaires disciplinaires dignes de ce nom, obtenir des groupes à faible effectif pour travailler correctement (notamment l’oral) ;
  • Des programmes par langues vivantes, qui respectent leurs spécificités ;
  • Une diminution des axes à traiter, notamment en seconde. En 1ère et terminale, 6 axes à traiter sur 8 entraînent un risque de redites et de redondance avec certains axes d’anglais monde contemporain.
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