La déclaration préalable du SNES-FSU à l’ouverture de ce CSE, en présence de la nouvelle directrice de la DGESCO Caroline Pascal, est ci-dessous.

CSE du 5 septembre 2024 – Déclaration du SNES-FSU

Madame la Directrice, Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs

Ce CSE, extraordinaire, à quelques jours de la rentrée, devait être l’occasion d’aborder plusieurs mesures du « Choc des savoirs ». Il n’en sera rien. Nous nous félicitons du gel de plusieurs dispositifs comme le DNB transformé en examen de passage vers les trois voies du lycée mais il faut aller plus loin. La mobilisation des personnels depuis décembre, appuyée le plus souvent par les parents d’élèves, a permis de freiner la généralisation des groupes de niveau.

L’entêtement du gouvernement pour cette organisation discriminante des enseignements crée un grand désordre et beaucoup d’angoisse dans les collèges en cette rentrée, de la souffrance pour les élèves stigmatisé·es et des contraintes inutiles et oppressantes pour les enseignant.es et les vies scolaires. Il y a urgence à abandonner les mesures du « Choc des savoirs » et à laisser les personnels agir au mieux dans l’intérêt des élèves.

La ministre démissionnaire a tenté de distraire l’opinion publique avec l’uniforme ou l’interdiction des portables mais c’est bien la pénurie de personnels qui reste une fois encore, une fois de trop, le marqueur de cette rentrée. Dans quelques jours, le SNES-FSU dévoilera son enquête sur le nombre de postes vacants dans les collèges et les lycées. Souhaitons qu’elle inspire le prochain gouvernement pour prendre des mesures radicales afin de juguler la crise de recrutement.

Les leviers pour y parvenir sont connus : revalorisation des salaires, loi de programmation des emplois et plan pluriannuel de recrutement, publications des postes ouverts aux concours, allocations et prérecrutements massifs dès la licence. L’ajournement de la réforme de la formation initiale est une victoire car le déclassement salarial et la déprofessionnalisation qu’elle promettait à nos métiers, auraient eu un nouvel effet repoussoir sur les étudiant.es.

Le SNES-FSU demande que soit suspendue sans attendre l’écriture des nouveaux programmes du collège et du nouveau socle afin que s’ouvrent de véritables concertations. Il n’est pas concevable que les représentant·es des professeur·es soient exclu·es de la réflexion sur de nouveaux programmes, exclu·es de leur élaboration et consulté·es en bout de course, une fois que tout est écrit !

Nous ne savons toujours rien de précis sur ce « nouveau socle » alors qu’il a déjà conduit à compléter les programmes d’EMC. Des compétences psychosociales avec des cours d’empathie ont en effet été ajoutées subrepticement après passage du texte au CSE.

Il est fâcheux de nous avoir caché cette intention en séance, nous aurions pu expliquer et faire valoir notre opposition à l’inculcation de ces compétences dites douces. Elles relèvent le plus souvent du jugement moral, propre à la « psychologie positive » qui entend lisser les aspérités pour mieux normer les comportements des élèves. Des orientations très cohérentes avec la promotion du SNU dans ce programme d’EMC, unanimement rejeté au CSE, rappelons-le.

La ministre démissionnaire a annoncé dans le dossier presse page 63 la création dans chaque académie d’un “Conseil des jeunes de la laïcité, composé d’élèves volontaires de Seconde générale, technologique et professionnelle et de Première année de CAP désignés pour deux ans.” Nous demandons à en savoir plus pour écarter toute suspicion d’instrumentalisation de ces nouveaux conseils et des jeunes qui le composeraient.

Le SNES-FSU renouvelle sa demande de concertation pour décider sans plus tarder des allégements de programmes en spécialités de Terminale. Le groupe de travail pour les SES mardi prochain doit s’étendre aux autres disciplines, le SNES-FSU a formulé des propositions pour chacune. Nous demandons par ailleurs un bilan des programmes (Tronc commun, spécialités, Seconde) et un bilan des épreuves après cinq ans de réformes au lycée. La réflexion promise aux organisations syndicales sur l’EAF, notamment en série technologique, est aussi très attendue. 

Terminons avec un vœu pour cette année scolaire !

1,2 milliard de subventions facultatives versées par les collectivités au réseau privé catholique, comme l’a révélé Médiapart ;

Des surdotations de DHG aux lycées privés, selon l’enquête minutieuse de France info…

Souhaitons au service public d’éducation, à ses élèves et à ses personnels, que l’argent public ne finance plus que l’école publique qui scolarise partout et gratuitement tous les élèves qui le souhaitent.