Bonjour à toutes et à tous,
Nous n’aurions pas pensé en mars 2020 que nous aurions l’occasion de célébrer un an de CSE à distance. Séances délibérant par écrit, puis à distance sans délibération, puis à distance avec délibération… L’organisation s’est améliorée et peu à peu stabilisée, même si parfois des soubresauts électroniques mettent leur grain de sel dans les séances. Merci à l’équipe du CSE et en particulier à Julius Coiffait pour l’expertise et l’énergie déployée.
Il n’en est pas de même pour l’école à distance, et il serait tentant d’ironiser sur les difficultés techniques de ces derniers jours. Cette situation nous afflige. Les dénégations, gesticulations et autres manifestations d’autosatisfaction du ministre ne font qu’ajouter au discrédit de notre grande maison commune.
Pendant ce temps, les collègues continuent de faire leur possible parfois à bout de bras pour maintenir les élèves en activités et éviter tout décrochage.
Saluons en particulier les AESH, qui ont payé un lourd tribu à l’épidémie. Ils ont été reçus hier par le ministère suite à leur historique journée de mobilisation pour la reconnaissance de leur métier, sans qu’aucune réponse ferme ne leur soit apportée. Ces personnels clés de voûte de l’école inclusive n’ont ni statut, ni carrière, ni rémunération digne de ce nom. Cela ne fait pas honneur à l’Éducation nationale.
Concernant la fin d’année scolaire
– Le SNES-FSU note avec satisfaction la suspension d’ev@lang et de pix en collège.
– Le passage à distance renforce les inégalités entre élèves : des mesures sont à prendre concernant les épreuves d’examen de fin d’année. Elles doivent être annoncées au plus vite de façon à donner un peu de sérénité aux personnels et aux élèves. Nous avons déjà communiqué nos demandes sur le DNB, l’épreuve anticipée de français et le baccalauréat, notamment la neutralisation du grand oral.
– En CPGE, des rectorats comme celui de Paris, viennent de décider une suspension des interrogations orales alors même que la Dgesco et la Dgesip avaient annoncé aux associations lors du Comité de concertation et de suivi des CPGE du 26 mars dernier qu’aucune instruction n’avait été donnée en ce sens. Or les interrogations orales peuvent se faire à distance et font partie intégrante du suivi des étudiants et de leur formation. Le SNES-FSU demande donc une clarification sur ce point au ministère afin que les interrogations orales puissent se poursuivre sur tout le territoire.
Pour l’année prochaine
Nous l’avons dit, des aménagements du programme des examens sont nécessaires pour le collège, le lycée, mais aussi les CPGE. En effet, malgré tous les efforts réalisés par les personnels pour mettre en place la continuité pédagogique, l’épidémie a gravement perturbé deux ans de scolarité des actuels collégiens et lycéens. L’annonce d’allègements de programme serait un signal fort de prise en compte de ces difficultés par l’institution et serait de nature à rassurer les élèves et les futurs étudiants.
Concernant les textes de ce jour
Nous proposerons avec les organisations SNEP-FSU / FCPE / SE-UNSA / FNEC-FP-FO / CGT / SNALC / SUD-Education un vœu de retrait de l’ordre du jour du texte 1 censé définir la fonction de professeur principal et de professeur référent de groupe d’élèves. Le projet de décret ne définit rien de précis, il faut instruire la question davantage plutôt que de jouer une fois de plus avec le Code de l’éducation pour se rendre compte six mois plus tard que les écritures ne conviennent pas et qu’il faut modifier la modification. Le code de l’éducation n’est pas l’instrument de l’agenda politique, c’est notre outil de travail, le modifier doit avoir du sens.
Par ailleurs, le comité de suivi de la réforme constate une dégradation de la mixité de genre dans les spécialités. Le travail en équipe pédagogique et avec les psy-en avait permis des progrès. Sans suivi d’équipe et avec de moins en moins de Psy-EN disponibles, les stéréotypes de genre regagnent du terrain. C’était une de nos craintes avec la réforme. Pour convaincre nos élèves, filles et garçons, de choisir la filière qui leur convient et non celle vers laquelle les idées reçues de la société les poussent, un travail collectif est nécessaire. Le professeur référent de groupe d’élèves ne rétablit pas ce caractère collectif, mais il en compliquera l’organisation. Il ne constitue pas une solution aux problèmes posés par la réforme. Il faut des Psy-EN et réfléchir les choses autrement.