SNES-FSU

Madame la Directrice, Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs

Cette seconde journée du CSE va instruire l’organisation des enseignements de Sixième et Cinquième, suite à l’annulation par le Conseil d’État de l’arrêté du 15 mars 2024 sur les groupes des niveau en mathématiques et français.

Le SNES-FSU avec d’autres organisations syndicales souhaite que le projet d’arrêté présenté aujourd’hui, qui reprend mot pour mot le texte annulé en Conseil d’État, soit profondément remanié. Maintenir le principe de groupes de niveau, partout sans exception et sur la totalité de l’horaire, serait une provocation pour les personnels qui rejettent incontestablement la mesure depuis décembre 2023.

Les mobilisations intersyndicales et les initiatives en CA avec l’appui des parents d’élèves ont ouvert de nombreuses brèches pour que la réforme ne s’applique pas à la lettre. L’enquête de rentrée du SNES-FSU a recueilli plus de 2 500 réponses, ce sont autant de collèges représentés. Dans plus des trois quarts, la réforme ne s’applique pas totalement voire pas du tout.

Les conditions d’études des élèves, leur intégration dans les classes et leur suivi en vie scolaire se sont dégradées. Les élèves en situation de handicap n’ont parfois d’autres choix que de suivre le groupe des plus faibles. Les personnels ploient sous la charge de travail induite par les brassages incessants, les barettages contraignants, les progressions imposées. Des collègues y perdent le sens du métier et y laissent aussi leur santé.

Il faut sans attendre en finir avec les groupes de niveaux et corriger l’erreur manifeste d’appréciation de cette mesure que le SNES-FSU a démontrée avec succès aux conseillers du Conseil d’État.

L’extinction des prépa-Seconde, l’abandon du DNB-couperet et des groupes de niveau en Quatrième et Troisième ont donné espoir aux équipes : il doit donc être possible de poursuivre les inflexions pour tenir compte des réalités et éviter à une nouvelle cohorte d’élèves de Sixième de subir des procédures sélectives à la rentrée. L’arrêté présenté aujourd’hui ne peut donc pas rester en l’état, sauf à vouloir pousser les personnels à se mettre en grève.

Plus globalement, le SNES-FSU revendique le retrait de toutes les mesures « Choc des savoirs » et demande avec l’Intersyndicale le report des programmes de français et mathématiques du cycle 3 et de LVER. Un vœu unitaire porte sur ce sujet.

Ces nouveaux programmes s’appuient par ailleurs sur un nouveau socle dont on ne sait toujours rien et préparent un brevet repensé à horizon 2027. Le SNES-FSU reste opposé aux bilans du socle en fin de cycle, ils n’apportent rien aux équipes sauf du travail supplémentaire. Nous demandons leur neutralisation définitive comme cela se fera dès 2026 pour le DNB. La prise en compte de toutes les disciplines sans exception pour l’examen est de nature à mobiliser les élèves tout au long de leur année dans la perspective de leur poursuite de scolarité dans l’une des trois voies du lycée.

Enfin, le SNES-FSU souhaite attirer l’attention sur le décret à l’ordre du jour sur les GRETA qui pourrait précipiter la disparition de plusieurs d’entre eux alors qu’ils assurent une mission de service public de formation auprès des adultes. Nous pensons en tout premier lieu au GRETA du VAR, où les équipes pourraient se retrouver rapidement licenciées si aucune solution concertée avec les représentants du personnels n’est trouvée.

Le SNES-FSU est particulièrement attentif aux conditions de reprise à Mayotte : la sécurité des élèves et des personnels, le rééquipement des établissements et les moyens exceptionnels à attribuer sont à penser en urgence et dans la durée. 

Enfin, l’interpellation d’une élève dans son collège dans l’académie de Nancy-Metz par les forces de police est inadmissible. Les procédures et lignes rouges rappelées utilement par la ministre aux recteurs ne doivent souffrir d’aucune exception.