Bonjour à toutes et à tous,
En ce dernier CSE d’une mandature bien chargée, le SNES-FSU tient à faire un bilan rapide des années « refondation ». La loi de 2013 a affirmé l’éducabilité de tous les jeunes et la nécessité de veiller à l’inclusion de toutes et tous. La remise en place de la formation initiale des enseignants s’est accompagnée d’une reprise du recrutement. La réforme de l’éducation prioritaire a pris en compte l’exercice particulier du métier dans les réseaux. Malgré ces points positifs, la politique pour le second degré a déçu par le maintien de la scolarité obligatoire à 16 ans, le manque de cohérence entre collège et lycée, l’absence d’amélioration dans la vie quotidienne des élèves et des personnels, des lycées généraux et technologiques oubliés des débats, une réforme du collège conçue trop vite et imposée sans respect des personnels. Sur le terrain dans le second degré, les conditions de travail ont continué de se dégrader, sans réponse satisfaisante, marquées par une conception du pilotage du système qui prétend donner de l’autonomie aux équipes quand elle les caporalise tout en instaurant la concurrence entre les établissements. Nous tenons à rappeler que toute réforme éducative, quelle qu’elle soit, est au final portée par les enseignants dans les classes. Il y a donc besoin de prendre en compte l’expertise des personnels sur leur métier, ceux-là même qui s’engagent au quotidien pour la réussite des élèves, et qui méritent davantage de confiance de la chaine hiérarchique.
Nous sommes d’ailleurs toujours en attente d’une réponse à notre lettre à la Ministre concernant les problèmes générés par le Livret scolaire unique. De problèmes sont apparus depuis, notamment avec la plateforme educhorus. La profession attend aussi de nouveaux sujets zéro pour le DNB.
Un dossier important a été ouvert : celui de la mixité sociale. Il ne faudrait pas que les bonnes intentions se retournent contre les élèves et les personnels. A Saint-Malo, la fermeture du collège Surcouf à la rentrée prochaine a déjà commencé à produire une fuite des élèves de CM2 vers le privé. Pour les élèves, dès le mois de septembre, le temps de trajet quotidien vers un autre collège augmentera. Pour les personnels, la fermeture s’accompagne de la suppression de la moitié des postes (9/17). A Nîmes, la fermeture du collège Diderot du quartier Valdegour est programmée pour septembre 2018. 150 élèves de milieux favorisés, attendus dans ce collège, contournent la carte scolaire ou sont dans le privé. Les autres, ceux des familles populaires, devront changer d’établissement. (Remarque : à Nîmes toujours, le collège populaire Condorcet a été rénové avec le matériel usé récupéré de la rénovation du collège huppé Jean-Rostan). La mixité sociale, ce ne doit pas être de faire porter le poids de l’effort sur les seuls élèves des milieux populaires ! Les mesures se multiplient selon des modalités qui n’ont pas toujours fait l’objet de la concertation nécessaire. Le SNES-FSU demande un groupe de travail national sur cette question, pour travailler dans la transparence, mutualiser les pratiques et les bilans académiques de façon à enrichir les débats et améliorer les propositions, notamment sur les conditions de mise en œuvre et sur la question de la place de l’enseignement privé.
Concernant certains des textes de ce jour :
– nous nous félicitons de l’avancé de la mise en place d’une certification pour les personnels de la MLDS, qui professionnalise la lutte contre le décrochage scolaire. Le SNES-FSU est très attaché à cette lutte.
– nous ne sommes toujours pas convaincus par la mise en place à la va-vite de la conservation des notes au bac lors d’un changement de série. Le SNES-FSU organise le mercredi 29 mars prochain un colloque sur l’avenir du lycée
– l’augmentation du montant des bourses en collège est une bonne mesure.
Pour finir, le SNES-FSU tient à exprimer sa solidarité et son soutien aux collègues du lycée Saint Exupéry de Grasse éprouvés par un acte criminel vendredi dernier, ainsi qu’aux britanniques et aux touristes, notamment les lycéens français, touchés par des attentats hier.