Monsieur le Directeur, Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs
La fin d’année serait logiquement l’heure des bilans mais nous les dresserons de manière explicite
et illustrée à la rentrée. Le SNES-FSU fera en effet la lumière sur les conséquences concrètes pour
les élèves et les personnels des suppressions de postes, des sureffectifs par classe, de la déplorable
entrée dans le métier pour nos jeunes collègues lauréats des concours. Un collectif budgétaire aurait
pu limiter cette dégradation prévisible des conditions de rentrée 2022, mais le gouvernement ne
semble pas en prendre le chemin. Sans l’annulation des suppressions de postes et sans décharge
horaire pour les stagiaires, cette dernière rentrée préparée par le ministre Blanquer sera bel et bien la
première du nouveau ministre qui n’apporte pour l’heure aucune inflexion à la politique d’austérité
de son prédécesseur.
Les premières interventions publiques du ministre laissent à penser qu’un grand nombre de
chantiers seront menés à la rentrée : grande consultation, programmes complétés d’un nouveau
volet écologique, amplifications des expérimentations et évaluations basées sur la
contractualisation. Le SNES-FSU rappelle que les personnels aspirent à faire leur métier sans
changement incessant. Les instances de concertation comme le CSE permettent justement par le
débat contradictoire de délibérer pour éclairer les politiques éducatives.
Pour répondre aux conséquences de la pénurie d’enseignant-es, le ministre envisagerait donc le
remplacement en interne sous forme de trocs « à l’amiable » entre collègues et le glissement des
formations pendant les petites vacances et le mercredi après-midi. Le SNES-FSU mobilisera les
collègues contre l’une ou l’autre de ces solutions. Elles sont irrespectueuses de l’organisation du
travail de préparation et de correction des personnels. Elles sont inconcevables pour les élèves dont
les apprentissages doivent rester à rythme constant et hebdomadaire, un rythme qui a justifié la
construction des obligations réglementaires de service des enseignant-es de manière hebdomadaire.
Ces annonces contestables préfigurent sans nul doute les grandes lignes du « pacte enseignant ».
Cette pseudo revalorisation en forme de « bonus » basée sur une charge de travail supplémentaire
n’aurait aucune portée positive sur l’attractivité de nos métiers auprès des étudiants.
Le SNES-FSU et la FSU revendiquent bien au contraire le rattrapage des pertes salariales
accumulées, une revalorisation sans contrepartie de 10% du point d’indice, une négociation sur
l’ensemble des grilles de rémunération et de carrière intégrant des mesures pour l’égalité
professionnelle entre les femmes et les hommes. Les 3.5 % annoncés mardi par le gouvernement
sont très en deçà de l’inflation, prévue pour l’instant à 5,2% et annoncée très prochainement à 7%.
Pour finir, abordons la session des examens. Contrôles abusifs de certains IPR sur les corrections en
ligne, harmonisation sauvage au clic, jury naïf du Grand oral interchangeable, épreuve de
technologie au DNB en dépit des cours non assurés faute de professeurs de technologie au collège,
indemnités contestées, déplacements contraints et mal remboursés… les personnels subissent de
plein fouet des vexations sans pareil et une remise en cause de leur expertise certificative. Le
SNES-FSU demande que les responsabilités des jurys soient respectées, reconnues et que soient
revalorisées et appliquées les grilles d’indemnisation des examens. Il alerte tout particulièrement
sur la situation des collègues de Lettres soumis à une charge de travail écrasante. Celle-ci doit de
toute urgence être prise en compte en activant des mesures spécifiques et notamment en
généralisant à tout le territoire celles préconisées par le CHSCT du ministère. Le SNES-FSUrevendique la remise à plat de l’ensemble des examens pour redonner du sens aux apprentissages et
à la diplomation avec le retour à des épreuves terminales, anonymes et nationales reconstruites pour
plus d’égalité entre élèves et de respect des enseignant-es.