logo SNES-FSU

Monsieur le Directeur, Monsieur le Président, Mesdames Messieurs.

Contre toute attente, et surtout sans aucune concertation dans une instance représentative ni avis du CSE, le ministre a décidé de rendre obligatoire l’enseignement facultatif de mathématiques en Première générale pour les élèves non spécialistes. La communication ministérielle savamment calculée ne leurre personne : il ne s’agit nullement du retour des maths pour toutes et tous au lycée qui exigerait un programme commun, des moyens fléchés et un horaire dédié.

Qu’en est-il de la remise à plat du programme de cet enseignement pour l’heure optionnel, qui ne correspond en rien aux objectifs fixés d’une culture mathématique diversifiée et accessible au plus grand nombre ? En revanche, des aménagements du programme de l’enseignement scientifique seraient à l’ordre du jour, que pouvez-vous nous en dire ?

Le SNES-FSU lors du CSE du 15 septembre vous interrogeait déjà sur la saisine du CSP (Conseil supérieur des programmes) chargé de relire les programmes pour préparer la nouvelle certification GreenPix, une de plus, sur les compétences environnementales. Des programmes alourdis sans aucun autre allégement ni horaire complémentaire ? Les incantations du CSP se poursuivent donc mais sans moyen pour réduire les effectifs ni réflexion globale sur les programmes, autant dire que cette dernière prophétie ne se réalisera nulle part. La réalité du travail de classe, le rythme d’apprentissage des élèves et leurs conditions d’étude doivent guider les travaux du CSP. Nous renouvelons notre demande d’une réflexion globale sur les programmes.

Un tel engagement du ministère serait de nature à redonner du sens à nos métiers. Car n’en déplaise au ministre qui tient des propos indignes et soupçonne des collègues de ne pas se renouveler avec l’âge, les enseignantes et enseignants rivalisent d’esprit et d’imagination pour faire réfléchir tous les élèves et leur faire partager des savoirs en dépit de programmes encyclopédiques qui en deviennent irréalisables. Les études de la DEPP documentent pourtant l’épuisement des personnels soumis à une lourde charge de travail et leur exigence unanime de revalorisation.

Le SNES-FSU combattera toute mesure qui au prétexte d’une prétendue revalorisation exigerait des personnels des contreparties en temps de travail et en charge de travail. La crise de recrutement ne sera pas résolue en repoussant la période d’inscription des concours de quinze jours mais en prenant en charge la question des salaires dans nos métiers. L’inflation appauvrit les personnels de l’enseignement alors que leurs rémunérations souffraient déjà d’un retard considérable au sein des pays de l’OCDE.

Les AESH sont nos collègues parmi les plus précaires. La fin de non recevoir du ministre à la demande de création d’un corps de fonctionnaires de catégorie B comme les arguments offensants développés devant les députés ne sont nullement à la hauteur de l’engagement de chaque instant de nos collègues pour que l’Ecole inclusive soit une réalité. En plus de leur titularisation dans un corps de fonctionnaires, la FSU revendique pour les AESH un salaire de 1850 euros nets.

Dans une récente note de service, le ministère revient sur les conditions du grand oral pour bannir strictement tout échange écrit entre le candidat et le jury. Pourtant le passage à l’écrit permet non seulement de rassurer le candidat mais permet d’affirmer la justesse de ce qui est énoncé. Le passage à l’écrit doit être pensé comme un préalable à l’oral. Il s’agit d’ailleurs d’une pratique largement répandue pour d’autres oraux.

Il faut croire qu’il est plus facile pour le ministère de s’exprimer sur le grand oral en pénalisant les élèves que d’aborder d’autres dossiers plus épineux. Un même empressement serait pourtant bienvenu pour commenter la mixité sociale dans les collèges, sur la base de leur IPS. Savoir ce que le ministère compte engager pour freiner l’essor du réseau privé qui entrave toute politique égalitaire de mixité sociale serait plus utile et porteur que communiquer pour interdire les supports écrits aux candidats du grand oral.

Au collège, une nouvelle certification, Educfi, se met en place ! Encore une certification, encore « une éducation à » prise sur les heures d’enseignement, sans formation spécifique pour les enseignant-es avec en outre un contenu orienté qui ne développera en aucun cas l’esprit critique des élèves.

Pour finir, le SNES-FSU s’oppose fermement à toute nouvelle réforme de la filière ECG (classe préparatoire économique et commerciale générale), filière qui a besoin de temps et de stabilité pour s’installer dans le paysage du post-bac. Alors que la place des mathématiques dans le nouveau lycée n’est pas consolidée et que la première génération des étudiants d’ECG n’a même pas encore passé les concours aux Grandes Écoles de Commerce, il est déraisonnable de repartir sur une nouvelle réforme. Le SNES-FSU rappelle l’importance de l’objectif de démocratisation des CPGE qui doit aller de pair avec la défense des prépas dites de proximité y compris en cas de fragilité des effectifs.