Monsieur le Directeur, Monsieur le Président, Mesdames Messieurs,
Cette rentrée 2022 aura révélé aux yeux du grand public toutes les fragilités du système éducatif : déclassement salarial subi par les personnels qui aggrave la crise de recrutements, 1620 postes non pourvus aux concours dans le second degré, 62 % des collèges et lycées qui n’avaient pas tous leurs enseignants à la rentrée selon l’enquête du SNES-FSU, lauréats des concours affectés comme moyen d’enseignement à temps complet sans véritable formation…
L’annonce tonitruante par le gouvernement d’un budget pour l’éducation relevé de 3,6 milliards pour 2023 est une supercherie tant l’inflation rattrape déjà cette dotation qui en aucun cas n’est le signe d’une amélioration des conditions d’études des élèves. Rappelons qu’à cette rentrée 2022, le budget était en hausse de 1,6 milliard pour 8 000 élèves de plus ce qui s’est pourtant traduit par 440 emplois supprimés dans les collèges et lycées publics.
Rien n’est par ailleurs annoncé pour faire face aux dépenses supplémentaires pour le chauffage cet hiver et des établissements décident d’ores et déjà de neutraliser des projets pédagogiques pour financer la hausse des coûts des fluides. L’Éducation nationale doit sans s’attendre s’engager dans la transition écologique tant pour le bâti que pour les droits des personnels. Se contenter d’agir sur les programmes scolaires ne suffira pas.
Une réflexion plus large sur les programmes reste indiscutablement nécessaire et le SNES-FSU demande un calendrier de concertation sans plus attendre. Articulation entre les spécialités et le tronc commun au lycée, contenus trop souvent encyclopédiques, absence de repères annuels au collège, parcours sans programme défini… les possibilités de discussion ne manquent pas mais de toute urgence le SNES-FSU demande des mesures pour le français au lycée. La somme de travail en Première n’est supportable ni pour les élèves ni pour les personnels. Le calendrier des épreuves anticipées doit aussi être desserré. Nous sommes d’ailleurs en attente des modalités de travail et de concertation sur le devenir de l’enseignement spécifique de mathématiques en Première.
Plus globalement, le SNES-FSU n’accepte pas le statu quo imposé par le ministère sur le calendrier du bac. Dans l’intérêt des élèves afin de veiller tant à leur assiduité qu’au temps incompressible nécessaire aux apprentissages, les épreuves de spécialité doivent se tenir en juin. Il faut en finir avec ce couplage forcé de l’organisation des enseignements en Terminale avec les procédures inégalitaires de Parcoursup. Les organisations syndicales SNES-FSU, UNSA, CGT, SUD éducation, SNALC appellent le ministre dans un vœu commun à revenir sur son projet de calendrier et à travailler sur les programmes.
La considération pour les enseignants, défendue devant nous par le ministre lors du CSE de juin dernier, exige aussi des actes. Reconnaître leur responsabilité à l’occasion des sessions d’examen s’impose donc : du temps banalisé pour les corrections, aucune harmonisation des notes sans l’accord du correcteur, mise en œuvre des préconisations du CHSTM pour l’EAF.
Il en va aussi du respect de la liberté pédagogique des enseignants et le plan maths qui se déploie au collège en cette rentrée préfigure un pilotage des pratiques pédagogiques par le chef d’établissement. La programmation de l’étude des contenus disciplinaires, les choix didactiques, les modalités de l’évaluation relèvent de l’expertise professionnelle des enseignants qu’aucun plan ou vade-mecum ne saurait remettre en cause.
Pour réussir les apprentissages au collège, les élèves ont avant tout besoin de temps avec leur professeur dans des classes moins chargées. Le SNES-FSU conteste les initiations aux métiers dès la classe de 5ème voulues par le président Macron en cohérence avec son inacceptable projet de destruction du lycée professionnel. Il s’opposera à toute orientation précoce vers l’apprentissage.
Salaires, retraites, revalorisation des carrières et de nos métiers, conditions de travail, mise à mal de l’unité du second degré… la FSU mobilisera les collègues pour une journée de grève le 29 septembre avec la CGT, Solidaires et les organisations de jeunesses.
Pour finir, le SNES-FSU exige que notre collègue Kai Terada soit rétabli immédiatement dans ses fonctions et que le motif de la suspension lui soit communiqué. Il appelle les personnels à participer mercredi 21 septembre au rassemblement intersyndical devant le ministère en soutien à Kai Terada et contre la répression syndicale.