M. le Directeur, M. le Président, Mesdames, Messieurs
Notre CSE se tient deux jours après le Comité technique ministériel qui lance officiellement la préparation de rentrée 2023. Après des années de hausse continue des effectifs, la légère baisse démographique attendue aurait pu permettre de desserrer ponctuellement les effectifs dans les classes. Au lieu de cela, les suppressions d’emplois se poursuivent dans le second degré avec 481 emplois supprimés à la rentrée 2023, un cumul de 8 381 emplois détruits en 6 ans ! Le ministre s’inscrit une fois de plus dans la continuité de son prédécesseur.
Des académies sont lourdement pénalisées comme Lille qui perd 160 emplois ou encore les DROM. Alors que ces territoires sont pourtant connus pour leurs difficultés sociales, ces annonces budgétaires préfigurent l’absence d’ambition du ministre pour l’Éducation prioritaire. Le peu d’empressement à tirer des enseignements de la publication des IPS moyens des collèges -qui a révélé combien le réseau privé empêchait tout progrès de la mixité scolaire des établissements publics-, contredit les intentions du ministre dévoilées récemment à la presse pour l’éducation prioritaire. Il y a pourtant urgence à revoir la carte de l’Éducation prioritaire, en l’élargissant sur la base des besoins constatés, en collège comme en lycée.
Ce CSE donnera un avis sur l’élargissement timide de l’enseignement spécifique de mathématiques de Première générale à tous les élèves non spécialistes. Encore une nouvelle modification de l’organisation des enseignements et des examens au lycée, la vingtième en 3 ans, sans compter les aménagements exigés par la crise sanitaire. Le SNES-FSU déplore cette demi-mesure qui ne permet toujours pas le retour des mathématiques dans le tronc commun du cycle terminal, pour toutes les filles et les garçons d’une génération, avec un programme et des moyens dédiés. Le SNES-FSU, comme d’autres organisations syndicales, le demande avec la possibilité de dédoublement pour faire réussir tous les élèves.
Le programme doit être revu pour l’articuler à celui de la spécialité et poser les bases d’une culture commune riche des connaissances mathématiques nécessaires à la compréhension de nos sociétés. 168 emplois supplémentaires seraient prévus à la rentrée 2023 pour stabiliser cet enseignement mais le collège ne fait l’objet d’aucune dotation particulière. Après avoir fait des déclarations fracassantes, le ministre s’engagerait-il donc dans une réforme pour le collège à moyens constants ? Les attentes sont pourtant simples : réduire les effectifs dans les classes, ce qui serait en outre un pas déterminant vers une véritable école inclusive, redonner du temps pour les apprentissages dans la classe et redonner aux personnels, par de la formation et la fin du pilotage managérial des établissements, toute la liberté professionnelle pour s’adapter aux besoins des élèves.
En collège comme en lycée, le SNES-FSU s’opposera à toute charge de travail supplémentaire imposée aux collègues. Le pacte envisagé n’est en rien synonyme de revalorisation et ne dupe personne. Le SNES-FSU exige une revalorisation pour toutes et tous, début, milieu et fin de carrière, sans contreparties. Le SNES, avec la FSU, appelle les personnels à la grève le 17 janvier sur les salaires et les conditions de travail. Et alors que le président de la République s’obstine à vouloir repousser l’âge légal de départ à la retraite, une mesure brutale, injuste et infondée d’un point de vue économique, la FSU, avec l’ensemble des organisations syndicales se tient prête à mobiliser contre cette mesure synonyme de régression sociale et qui viendra encore plus dégrader les fins de carrière de nos collègues.
Le SNES-FSU souhaite des précisions sur la nouvelle doctrine numérique en cours d’élaboration au ministère. Il ne saurait être question de réduire, par un contrôle numérique renforcé, la liberté pédagogique des enseignant-es comme cela transparaît dans le projet de doctrine. Après les certifications PIX pour le élèves, PIX+Edu pour les personnels, le projet de charte du numérique à la rentrée 2023, cette nouvelle initiative annonce une politique ministérielle du numérique éducatif qui n’a jamais été concertée dans sa globalité, encore moins interrogée à l’heure de la sobriété énergétique et des probables délestages cet hiver.
Lors du CSE du 24 novembre, le SNES-FSU vous avait interpellé pour dénoncer un projet de réforme de la filière des classes préparatoires économiques et commerciales ECG. Le SNES-FSU avait demandé à participer aux discussions. Or, un comité de pilotage s’est réuni sans les organisations syndicales. Il est inadmissible que les deux ministères écartent les syndicats alors que l’avenir des classes préparatoires ECG et donc les services des professeurs qui enseignent dans cette filière sont en jeu. Le SNES-FSU n’accepte pas que la réforme soit ficelée, sans consultation des organisations syndicales, au sein d’un comité ad hoc qui a déjà montré ses limites lors de la réforme précédente. Le SNES-FSU renouvelle sa demande de participation aux réunions chargées d’analyser l’état des lieux de la filière ECG qui auront lieu de janvier à mars et rappelle une nouvelle fois que la filière a besoin de temps et non d’une nouvelle réforme.
Pour terminer, vous nous permettrez de remercier l’ensemble des personnels qui ont renouvelé leur confiance à la FSU et à ses syndicats lors des élections professionnelles du 8 décembre. Malgré des conditions déplorables pour exercer leur droit de vote, nous y reviendrons dans la déclaration de la FSU, nos collègues ont placé la FSU très loin devant, tant au CSAMen qu’à la CAPN second degré. Ces résultats consolident aussi de manière indirecte la place et la parole de la FSU et de ses
syndicats au sein du CSE.