Alors que se tient ce samedi la manifestation #NousToutes contre les violences faites aux femmes, L’émission du SNES-FSU de ce jeudi 17 novembre abordait les violences sexistes et sexuelles et leur traitement dans l’Éducation nationale. Elle abordait ensuite les difficiles conditions de travail au quotidien dans les collèges et les lycées.
Hervé Moreau, secrétaire national responsable du secteur « santé, travail, protection sociale » revenait quant à lui sur les manquements concernant les conditions de travail et le manque criant en matière de personnel médical.
Revivez nos échanges, nos réponses à vos questions, et partagez autour de vous !
Mettre fin aux violences sexistes et sexuelles : un combat syndical
Aujourd’hui, Ludivine Debacq, CPE et responsable du groupe égalité femmes-hommes au SNES-FSU était l’invitée de L’émission, 4e édition, pour parler des violences sexistes et sexuelles.
Depuis de nombreuses années, le SNES et la FSU agissent sur ce dossier par des mobilisations, des interventions à tous les niveaux (local, académique, national) pour faire accompagner les collègues victimes, faire valoir leurs droits et développer les plans de prévention. Car non, les violences sexistes et sexuelles ne sont pas réservées au secteur privé : les fonctionnaires sont sur-représentées parmi les victimes.
Nous participons au combat sur tous les fronts !
Ludivine Debacq
Dans un cadre où les attentes sont fortes sur l’égalité professionnelle, comme dans la lutte contre les violences, le SNES-FSU participe aux mobilisations dès ce samedi 19 novembre.
Personnels mal payés, fatigués, méprisés… Ça ne peut plus durer !
Il était ensuite question de la dégradation de nos conditions de travail et de vie, la dévalorisation de notre engagement et de notre travail.
Hervé Moreau, secrétaire national responsable du secteur « santé, travail, protection sociale » abordait ce sujet avec nous. Il a notamment rappelé que les chiffres, alarmants, émanaient du ministère, qui pourtant ne semble pas décidé à s’en saisir.
La profession va plutôt mal. Ils sont une majorité à déclarer un épuisement professionnelle. Une enquête ministérielle confirme une étude du SNES : 75 % des enseignants déclarent être débordées au moins une fois par semaine et ils sont 82% à déclarer que le cumul des injonctions fait perdre le sens du métier.
Hervé Moreau
Un épuisement qui est soutenu par des conditions de plus en plus difficiles : un temps de travail qui augmente en raison des heures supplémentaires imposées, du nombre de classes qui augmente, des réunions, du néomanagement et la multiplication des sollicitations que subissent les personnels de l’Éducation nationale.
Face au constat, est-ce que la création d’un Observatoire et d’un baromètre du bien-être suffiront ?
Plus que des mots, on a besoin de 470 médecins du travail – contre 60 en 2021, un chiffre qui baisse puisqu’ils étaient 70 en 2020.
Comme si la question était une question de météo, d’un nuage qui plane au-dessus des établissements, des classes avec de temps en temps une averse ! Tout ce qui concerne le sens du métier, de l’activité, l’intensité du travail, c’est de la responsabilité du ministère.
Hervé Moreau
Le SNES-FSU demande par exemple qu’il y ait des études d’impact à chaque fois qu’il y a une réforme, une réorganisation de service, une restructuration. En principe, l’employeur doit mener au préalable une étude d’impact sur la santé au travail.
Ce qu’on va faire, par la suite, c’est qu’on va continuer à interpeller le ministère, à rendre visibles toutes les situations de travail dégradées, inquiétantes, dangereuses et puis à rendre visible aussi et officiel tous les manquements du ministère.
Avec cette élection, pour la première fois, en votant pour les représentants au comité social d’administration, les personnels vont élire directement leurs représentants en matière de santé et sécurité au travail.
On est dans cette situation où on va continuer de pousser pour que l’employeur respecte ses obligations.
Hervé Moreau
Nos conditions de travail, nos salaires, l’épuisement général… Le ministre ne semble pas prendre la mesure des difficultés que traverse l’Éducation nationale. Au contraire : rejouant le “travailler plus pour gagner plus” il propose un pacte absurde et qui ne ferait que renforcer le mal-être des personnels. Le SNES et la FSU rejettent en bloc ce pacte. Pour porter le message : une action immédiate, le vote !
Élections professionnelles :