Ce jeudi 13 octobre, L’émission du SNES-FSU revenait sur les grands éléments dans l’actualité de l’Éducation Nationale : la réforme brutale et dangereuse de la voie professionnelle qui a conduit à
l’appel unitaire à la grève le mardi 18 octobre, les poursuites de la mobilisation sur les salaires dans
un contexte social propice aux luttes, l’automne de la pénurie dans les établissements scolaires
(essence, chauffage, papier…) ; et enfin, l’approche des élections professionnelles, particulièrement importantes pour porter nos revendications.
Une réforme de la voie professionnelle antisociale
C’est Sigrid Girardin, co-secrétaire générale du SNUEP-FSU, qui expliquait les grands axes de la réforme de la voie professionnelle. Une réforme, nous dit-elle, qui n’émane pas du ministère mais directement de l’Elysée :
Cette réforme de la voie professionnelle, elle est pilotée directement par l’Elysée puisque c’est Emmanuel Macron qui donne les grandes directions. Qu’il a très bien résumé il y a quelques mois : transformer des lycées professionnels sur le modèle de l’apprentissage.
Sigrid Girardin
Si les informations arrivent au compte-goutte, on sait d’ores et déjà qu’il y a 4 éléments socles “non négociables” de la réforme :
- Plus de temps de stage et moins de temps de cours
- Filières tournées vers les métiers “en tension”
- Explosion des grilles horaires nationales
- Sensibilisation aux métiers dès la 5ème
On comprend que les axes de cette réforme vont à l’opposé des objectifs de démocratisation
scolaire que porte le SNUEP ! C’est une école low-cost et à la visée exclusivement utilitariste :
Cette réforme est faite pour mettre les jeunes au travail. Sur des emplois précaires, mal rémunérés, avec une espèce de formation low cost, sur des emplois non-stables et sans avoir les outils pour se défendre dans un monde du travail qui est rude. (…) Les secteurs en pénurie d’emploi vont aller piocher nos élèves pour en faire de la main d’œuvre gratuite sur des tâches subalternes.
Sigrid Girardin
En résumé, cette réforme est en passe d’aggraver le caractère dual de notre système éducatif avec une Éducation Nationale à deux vitesses :
On est dans une vision séparatiste de l’école. On offre à une partie de la jeunesse des études et un parcours scolaire qui leur permettront d’acquérir des diplômes pour des postes de dirigeants… Et 1/3 des élèves est en train d’être sacrifié aux besoins locaux et immédiats des entreprises de proximité.
Sigrid Girardin
Le SNUEP-FSU et le SNES-FSU au sein d’une très large intersyndicale appelle à la grève
mardi prochain pour mettre en échec cette réforme qui représente une terrible régression
pour notre École.
La suite de l’émission à lire ici :
Élections professionnelles :