Pour la 5e édition de L’émission du SNES-FSU, Marie-Laure Guégan a reçu 3 invités pour parler de l’Éducation nationale de la maternelle au lycée. Si le SNES défend les personnels du second degré, les classes qui le précèdent préparent l’arrivée des élèves et leur donne les clés pour leur arrivée en collège et lycée. Où en est-on, quelles sont les besoins et les urgences ? Quelles sont les solutions ?
“De la maternelle au lycée, reconstruire le service public d’éducation”
Pour décrypter la problématique et répondre à toutes vos questions, 3 invitées :
Évaluations standardisées dans le premier degré : loin des besoins de l’école !
Guislaine David, professeure des écoles, cosecrétaire générale et porte-parole du SNUipp-FSU
Redonner toute sa place au collège
Anne-Sophie Legrand, professeure de Physique-Chimie en collège, secrétaire nationale SNES-FSU responsable des questions collège
Un autre lycée est possible
Claire Guéville, professeure d’Histoire-Géographie en lycée, secrétaire nationale SNES-FSU responsable des questions lycée
Évaluations standardisées dans le premier degré : loin des besoins des écoles !
L’Éducation nationale reconnaît-elle les professionnels ? Pour Guislaine David, la réponse est non. Avec la logique d’évaluation constante, la pression génère une perte de sens.
Pression sur les professionnels, refus de reconnaître leur expertise, la logique de l'évaluation constante et incessante accroît la dévalorisation des métiers de l'enseignement pour @guislainedavid pic.twitter.com/epBOqbUj4o
— SNES-FSU (@SNESFSU) November 24, 2022
Les évaluations des élèves sont aussi un temps de travail supplémentaire (préparer, faire passer l’évaluation, la corriger, etc.) qui rogne sur le temps d’apprentissage. De plus elles n’évaluent pas toutes des compétences essentiel-les pour le développement des enfants).
Pour @guislainedavid et le @snuippFSU, les évaluations standardisées prennent beaucoup de temps aux enseignant·es et sont très partielles par rapport aux apprentissages pic.twitter.com/mH93UlGyFf
— SNES-FSU (@SNESFSU) November 24, 2022
Redonner toute sa place au collège
Premier point noir au collège, la question des effectifs. Trop d’élèves par classe dégrade les conditions de travail des enseignants, pendant les cours, mais aussi en dehors, pour la préparation ou les corrections.
Plus de la moitié des classes sont à plus de 24 élèves rappelle @annesoleg1 #collège #effectifs pic.twitter.com/9vitZKStGF
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Anne-Sophie Legrand dénonce aussi une volonté de primariser le collège, de la part du ministère et de députés de la majorité, qui souhaitent créer un corps unique de professeur-es des écoles et des professeur-es des collèges ; les professeur-es de lycées étant à part. L’idée : rendre les professeurs de collège plus polyvalent, pour réduire le nombre d’enseignants par élèves.
Pap Ndiaye veut "s'attaquer" au collège. Il serait plus utile de s'attaquer à la question des conditions d'apprentissage, pour la réussite des élèves, plutôt que de transformer le #collège en super-école primaire. pic.twitter.com/w9chXMKdvk
— SNES-FSU (@SNESFSU) November 24, 2022
Dernier problème abordé : l’IPS et l’inégalité criante entre collèges privés et publics, pour arriver à un collège à deux vitesses. La mixité social a l’air importante pour Pap Ndiaye mais pour lui le problème ne se pose qu’entre questions publics et pas avec les collèges privés, pourtant financés à 73 % par l’Etat.
Indice de positionnement social : sur les 200 collèges aux IPS les plus hauts, 75 % sont privés. Inversement sur les 200 collèges ayant les IPS les plus bas, 98 % sont publics… pic.twitter.com/aautpOf2Wg
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Un autre lycée est possible !
L’émission s’est ensuite emparé de la question des lycées.
Premier bilan de 5 années de bouleversement du lycée : aujourd’hui, les jeunes lycéens sont moins bien préparés à la poursuite des études qu’ils ne l’étaient auparavant. Un lycée beaucoup plus inégalitaire et “rabougri” en termes d’apprentissages et d’heure.
Le #lycée après Jean-Michel Blanquer est dévasté. @VilleCG constate les dégâts après la réforme : moins d'enseignements, des élèves moins préparés à la poursuite d'étude, des inégalités renforcées dans l'accès à la suite du parcours de formation… pic.twitter.com/FEOkyVkfm9
— SNES-FSU (@SNESFSU) November 24, 2022
Une réforme très marketing, qui proposaient un “menu à la carte” mais qui finalement laisse les élèves devant des choix compliqués, notamment quand leur lycée ne délivre pas la specialité qu’ils souhaitent.
Marketing aussi, les programmes affichés comme très exigeants mais qui au final donnent un résultat dramatique, comme on a pu le voir notamment avec les mathématiques et les enseignements scientifiques.
"20 ans d'engagement, de travail et de mobilisation vers l'accès égal des filles aux mathématiques et aux sciences ont été ruinés" par la réforme du #lycée Blanquer rappelle @VilleCG pic.twitter.com/fxhWfEeVPa
— SNES-FSU (@SNESFSU) November 24, 2022
Des choix qui ont amplifié les inégalités femmes / hommes puisqu’on le sait, les enseignements scientifiques et les mathématiques sont minoritairement choisis par des jeunes-filles.
Le SNES-FSU dénonce cette réforme qui a bouleversé l’Education nationale en lycée et demande sa suppression pure et simple.
Nos revendications : l’abandon de la réforme du lycée. Le lycée général doit être organisé en séries, rénovées et diversifiées, sans hiérarchisation, permettant le retour du groupe classe. Nous demandons l’abandon du bac Blanquer et le retour à des épreuves nationales, terminales et anonymes