Le 15 septembre dernier, nous inaugurions la première de L’émission en direct sur les réseaux. Sophie Vénétitay, Secrétaire générale du SNES-FSU abordait notamment le déni de réalité du gouvernement face à une rentrée qui n’avait rien de rassurante.
Comme l’ont prouvé les chiffres de notre étude sur #NotreVraieRentrée, confirmés par la suite, au 3 septembre, dans 62 % des collèges et lycées, il manquait au moins un prof. Un manque qui ne va faire que s’amplifier au cours de l’année : que va-t-il arriver à la moindre absence ?
Le constat est sans appel : c’est la rentrée de la pénurie.
Il manque déjà des enseignants et les difficultés vont continuer : au cours de l’année, on va encore bricoler. Après la rentrée de la pénurie, on va avoir l’année du bricolage, c’est ça aujourd’hui la réalité de l’Éducation Nationale.
Sophie Vénétitay
Aux chiffres avancés par le SNES-FSU et d’autres syndicats à sa suite, le ministère n’oppose aucun chiffre. Il ne les valide pas… Mais n’invalide rien non plus.
Aujourd’hui, on a un ministère qui n’est pas capable de faire un bilan de la rentrée. C’est le signe d’une très grande désorganisation.
Il y a une réalité, il faut qu’il ait l’humilité de reconnaitre cette situation pour qu’on puisse avancer : il va falloir prendre des décisions très fortes plutôt qu’être dans ce déni de réalité.
Sophie Vénétitay
Face aux alertes des personnels, le discours du ministre se veut rassurant. Mais loin de l’être, il aurait plutôt tendance à inquiéter. Pap N’Diaye ne semble pas prendre la mesure de l’urgence, et la colère qui monte.
Jusqu’ici il nous avait plutôt habitué à un discours de vérité, il était assez prudent ; peut-être qu’il a été un peu rattrapé par un contexte politique.
Sa communication ces derniers jours est décalée par rapport à la réalité. Et pas uniquement sur la rentrée : pour le bac, on maintient coûte que coûte les épreuves au mois de mars pour sauver la réforme du lycée de Blanquer. Méfiance, c’est ce qui a beaucoup agacé les personnels de l’enseignement et plutôt que les paroles, il va falloir que le ministre passe aux actes.
Sophie Vénétitay