1/ LE DOCUMENT DE RÉFÉRENCE DE L’ENTRETIEN

Le « Document de référence de l’entretien, Aide à la préparation du rendez-vous de carrière » (tel est son titre exact) « a pour objectif de servir de conducteur pour le ou les entretiens professionnels », est-il indiqué dans son préambule, qui précise, dans le cas où il y a inspection : « Dans le cadre de l’entretien avec l’inspecteur, l’observation effectuée pourra contribuer à nourrir les échanges ».

Le « Guide ministériel du rendez-vous de carrière » indique qu’il s’agit d’un « document d’aide à la préparation du rendez-vous de carrière /…/ dont les items servent de support au déroulement du ou des entretiens ».

La notice « Rendez-vous de carrière : mode d’emploi » énonce : « L’entretien permettra d’échanger sur les différents items contenus dans le Document de référence de l’entretien, document d’aide à la préparation du RDV de carrière inséré en annexe du guide l’évaluation ».

Voici ce document :

Le document ministériel
« de référence » des entretiens professionnels
2017_document_entretien_rdv-carriere_en_ligne.pdf

L’avis du SNES-FSU :
Le « Document de référence » est donc conçu comme outil de préparation aux entretiens pour les collègues. L’histoire de sa genèse éclaire sa nature.

  • Dans le projet initialement présenté lors des discussions de 2016, le ministère prévoyait de demander aux personnels la rédaction d’un bilan professionnel couvrant l’ensemble des activités effectuées depuis la dernière inspection. Ce document devait être envoyé à l’IPR et au chef d’établissement quinze jours avant la visite de l’inspecteur et devait être versé au dossier de l’agent. La production d’un tel document aurait trop souvent conduit à survaloriser les activités périphériques à l’acte d’enseignement. En outre, cet exercice formel, étranger à notre culture professionnelle, n’aurait guère permis d’évaluer de façon équitable la réalité du travail d’un professeur. Enfin, il aurait constitué une charge de travail supplémentaire.
  • Suite aux interventions déterminées du SNES-FSU, le ministère a ensuite proposé la production d’un « document d’appui » plus léger, mais toujours obligatoire avant chaque inspection.
  • Le SNES-FSU a maintenu son opposition en proposant la communication par l’administration d’un guide de l’entretien qui préciserait les attendus de chacun des entretiens (IPR et chef d’établissement) et cadrerait la tenue de ceux-ci.
  • Le ministère a ainsi annulé tout projet de « bilan professionnel » ou de « document d’appui » : ont été élaborés finalement le « Guide ministériel du rendez-vous de carrière » et l’actuel « Document de référence » à destination des personnels devant être évalués, sans qu’ils ne soient tenus de remettre un quelconque document aux évaluateurs primaires (IPR ou chef d’établissement). En tant que de besoin, divers documents de nature pédagogique ou didactique (progression annuelle, exemples de contrôles, réflexions et expériences didactiques et/ou pédagogiques …) peuvent être remis à l’inspection, si le collègue le juge utile.
  • Par ailleurs, aucun de ces documents éventuellement remis aux évaluateurs primaires ne pourra être versé au dossier du collègue : seul le compte-rendu d’évaluation le sera, à l’exclusion absolue de toute autre pièce.

Le « Document de référence » est ainsi à la fois un simple outil de préparation aux entretiens pour les collègues et le cadre au sein duquel sont tenus de se conformer les évaluateurs primaires dans la conduite des entretiens professionnels.

2/ Y A-T-IL OBLIGATION DE REMPLIR PRÉALABLEMENT CE « DOCUMENT DE RÉFÉRENCE » ET DE LE REMETTRE AUX ÉVALUATEURS ?

Non

DOIS-JE OBLIGATOIREMENT PRÉPARER D’AUTRES DOCUMENTS EN VUE DES ENTRETIENS ?

NON.

Il n’y a aucune obligation de remplir préalablement ce document, ni de le remettre aux évaluateurs primaires en amont des entretiens, ni de le leur remettre à l’issue des entretiens : ces possibilités relèvent du choix exclusif du collègue concerné.

  • Le « Guide du rendez-vous de carrière » l’exprime ainsi : « Il relève du choix de l’agent de transmettre ou non ce document de référence de l’entretien complété aux évaluateurs primaires concernés ».
  • Le préambule du « Document de référence » précise avec clarté : « S’il le souhaite, l’agent a la possibilité de le renseigner et, le cas échéant, de le remettre avant ou lors des entretiens ».
  • Dans le cadre d’une inspection, le « Guide du rendez-vous de carrière » énonce : « L’agent peut produire tout document relatif à la situation professionnelle observée ».

Il résulte de ces dispositions que les évaluateurs primaires ne peuvent en aucun cas exiger la production de documents : cette production relève clairement de l’appréciation du collègue évalué.

L’avis et les conseils du SNES-FSU :
Il est raisonnable de prendre connaissance préalablement du « Document de référence », car il contient les items et les questions que peuvent aborder ou poser les évaluateurs primaires lors de l’entretien, sans sortir de son cadre.

  • On pourra aussi préparer utilement et anticiper ses propres réponses, se servant du « Document de référence » pour ce qu’il est : un conducteur.
  • Si l’on décide, de sa propre initiative, de remplir le document et de le remettre, on usera de la plus grande prudence et circonspection en cette matière.
  • Les items I (« Le parcours professionnel » = la carrière écoulée) et III (« Souhait(s) d’évolution professionnelle… » = perspectives de carrière désirées) peuvent être renseignés succinctement sans grand risque.
  • L’item II, portant sur les questions pédagogiques et purement professionnelles (« Compétences mises en œuvre dans le cadre du parcours professionnel »), sera éventuellement renseigné : mais le champ des sous-items peut permettre au chef d’établissement de s’immiscer dans des questions pédagogiques relevant uniquement de l’inspection.

Le conseil du SNES-FSU est le suivant concernant cet item II : écrire le moins possible, sinon rien car les écrits restent et il ne faudrait pas que puisse être par la suite reproché tel ou tel contenu ou expression ou formulation écrite. Le ministère ne s’y est pas trompé : c’est bien pourquoi les expressions écrites possibles sont limitées en nombre de lignes.

  • Autre chose est de fournir à l’inspection et à elle seule, en tant que de besoin, divers documents selon son libre choix (progression annuelle, exemples de contrôles, réflexions et expériences didactiques et/ou pédagogiques…).

Les élus du SNES-FSU dans les CAP, majoritaires dans ces commissions, possèdent une très grande expérience, reconnue par tous. En vue de la préparation des entretiens professionnels, pour bénéficier des meilleurs conseils, consultez les commissaires paritaires du SNES-FSU : contactez votre section académique.

3/ QUESTIONS / RÉPONSES

QUESTION : Quelle est la durée de chaque entretien ? Est-elle fixée ?

RÉPONSE : Les textes ne fixent aucune durée, minimale ni maximale, pour les entretiens. Seules la raison et la coutume permettent de la déterminer.

Entretien avec l’inspecteur : pas de changement. Comme c’était le cas jusqu’à présent, cet entretien suit la séquence observée : sa durée peut aller jusqu’à trois quarts d’heure – une heure, en fonction de la richesse des échanges.

Entretien avec le chef d’établissement : une durée maximale de 20 à 30 minutes doit être envisagée. En effet, les équilibres statutairement déterminés entre le poids de l’évaluation pédagogique et celui de l’évaluation administrative font que cette dernière ne saurait peser pour plus de la moitié au sein de l’évaluation globale (cf. les critères d’évaluation). De plus, le nombre et la nature des sujets abordés ne nécessitent pas une durée plus longue pour cet entretien.

En cas d’abus, contactez au plus vite votre section académique pour alerte et intervention.

QUESTION : On me propose, pour gagner du temps, que les deux entretiens se déroulent simultanément en un seul entretien avec les deux évaluateurs primaires. Est-ce possible ?

RÉPONSE : C’est rigoureusement impossible. Les statuts particuliers de chaque corps prévoient explicitement deux entretiens distincts lorsqu’il y a deux évaluateurs primaires. Alertez immédiatement votre section académique pour intervention.

QUESTION : L’inspection et l’entretien qui la suit seront effectués par un « chargé de mission d’inspection », et non pas par un inspecteur. Est-ce possible ?

RÉPONSE : En aucun cas. Les statuts particuliers de chaque corps prévoient explicitement que l’inspection et l’entretien qui la suit sont effectués par un membre des corps d’inspection. Ce qui n’est pas le cas d’un « chargé de mission d’inspection ».
Le cas échéant, alertez immédiatement votre section académique pour intervention.

QUESTION : Le chef d’établissement, lors de l’entretien professionnel, est accompagné de son adjoint. Est-ce possible ?

RÉPONSE : Non. L’entretien avec le chef d’établissement est un dialogue face à face. Ce-dernier ne peut être accompagné par son adjoint : cette hypothèse n’existe pas dans les textes réglementaire.
Le cas échéant, alertez immédiatement votre section académique pour intervention.

QUESTION : Le chef d’établissement, lors de l’entretien professionnel, me pose des questions relatives au déroulement de l’inspection. Peut-il le faire ?

RÉPONSE : En aucun cas. Seul l’inspecteur peut le faire, ainsi que clairement précisé dans le préambule du « Document de référence de l’entretien » : « Dans le cadre de l’entretien avec l’inspecteur, l’observation effectuée pourra contribuer à nourrir les échanges ». Cette possibilité, évidente et naturelle dans le cadre de l’entretien avec l’inspecteur (elle constituera d’ailleurs le cœur de cet entretien), n’est absolument pas prévue en ce qui concerne le chef d’établissement. S’en tenir, dans les réponses, à ce qui relève des prérogatives du chef d’établissement. Le cas échéant, éluder les questions (ex. : Voilà une question intéressante, j’ai vu [ou : je verrai] cela avec mon IPR…).

Alertez immédiatement votre section académique pour intervention.

 Avec l’aide du SNES-FSU, suivre toutes les étapes de ma carrière : je fais respecter mes droits. Le SNES-FSU revendique une évaluation professionnelle centrée sur le cœur du métier, respectueuse de la liberté pédagogique et de l’autonomie professionnelle, déconnectée de l’avancement dans la carrière.

En cas de problème (par exemple : pressions pour remplir le « Document de référence », questions hors du cadre national au cours d’un entretien…), contactez au plus vite votre section académique pour alerte et intervention.

Se syndiquer au SNES-FSU, syndiquer de nouveaux collègues, c’est se donner les forces collectives dont nos professions ont besoin pour revaloriser tous les aspects de nos métiers, nos carrières, nos salaires.

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