Zoom langues et cultures régionales

L’enseignement de/en langues régionales pèse d’un faible poids dans le service public d’Education, mais il revêt cependant une importance
particulière pour la défense des langues de France, dont certaines sont toujours menacées de disparition.

Les mandats portés par la FSU, notamment ceux du congrès de Poitiers, restent valides, mais ils doivent être actualisés, trois ans après la
loi de Refondation, alors que la loi NOTRe risque d’accentuer le désengagement de l’État et que la réforme du collège menace de
déstabiliser les disciplines.

Dans les Outremers, la langue maternelle parlée dans les familles, dans les relations au quotidien, n’est pas le français. Pourtant elle est trop
peu reconnue, et elle se trouve confrontée au français à l’école. L’absence de prise en compte de ce bilinguisme engendre trop souvent des
souffrances et des difficultés chez les élèves, empêchant un apprentissage correct du français. Une grande partie de l’échec scolaire et de
l’illettrisme dans les DOM en résulte.

Parce que nous défendons la place des langues régionales dans le service public d’Éducation, nous attendons de l’Etat qu’il garantisse leur
existence, notamment en se fixant un objectif pluriannuel de développement, défini avec toutes les parties prenantes.

Les rectorats et les DSDEN doivent répondre à hauteur des besoins des langues régionales, sans les mettre en concurrence avec le reste des
enseignements. Ils doivent également assurer la formation initiale et continue des personnels, dans le respect de leur professionnalité.

Les CALR, instances où s’élabore la politique des langues régionales, doivent se tenir dans le respect des textes ou être créés partout où
cela est nécessaire. Compte tenu des enjeux, cette politique doit être sous le regard de la représentation des personnels dans les CTA.

Aujourd’hui, les conditions de travail des personnels sont dégradées, dans le premier comme dans le second degré, où l’insuffisance des
postes est flagrante pour ce dernier. Au collège, la réforme annoncée, qui menace nombre de disciplines, met directement en danger de mort
les enseignements de langues régionales renvoyés aux EPI, obérant les perspectives pour les élèves de langues régionales du premier degré.

Le choix non sans arrière-pensée de la part du gouvernement de rouvrir le débat à l’automne dernier sur la Charte des langues régionales et
minoritaires n’a en rien débouché sur davantage d’engagements en faveur des langues régionales. La FSU considère que les mesures
concrètes de soutien aux langues régionales sur lesquelles la France s’était engagée dans le cadre des discussions sur la Charte peuvent
trouver leur traduction dans le cadre juridique national, même si la Charte, notamment dans son Préambule, ne semble pas fournir le cadre
approprié.


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