Emmanuel Macron a annoncé une réforme des lycées professionnels. Sans surprise, elle est dangereuse et brutale. Elle représente une attaque frontale contre la voie professionnelle et les PLP. Elle tourne le dos à la vision émancipatrice de l’Ecole que nous défendons. Elle va aussi avoir des effets redoutables sur les collèges, les LGT et les LPO. Le SNES-FSU est donc engagé, aux côtés du SNUEP-FSU et au sein d’une très large intersyndicale pour combattre cette réforme : prochaine étape, toutes et tous en grève le mardi 18 octobre pour sauver les lycées pro !
Par ailleurs, la mobilisation dans les raffineries a montré qu’une mobilisation forte pouvait permettre d’obtenir des résultats. Elle montre aussi que la question des salaires concerne tous les salariés, c’est donc par une lutte globale sur la répartition des richesses que nous pourrons gagner pour nos salaires. Les ressources existent pour mieux nous payer : la taxation sur les supeprofits pourrait dégager 10 à 20 milliards d’euros ! Des brèches ont été ouvertes grâce aux actions de ces dernières semaines, alors mardi 18 octobre, à l’appel de l’interpro (FSU, CGT, Solidaires et FO) poursuivons la mobilisation pour nos salaires.
Voie pro : le matériel pour informer et mobiliser
Sigrid Gérardin, co-secrétaire générale du SNUEP-FSU, sera l’invitée de l’Emission du Snes-FSU, jeudi 13 octobre, à partir de 17h, à suivre sur nos réseaux : Twitter, Facebook, Youtube etc…
Le SNES-FSU mobilisé aux côtés du Snuep-FSU
La réforme de la voie professionnelle annoncée par le président Macron est brutale sur la forme et dangereuse sur le fond. La méthode ne change pas : une verticalité qui ne surprend plus, aucun bilan de la réforme précédente, aucune concertation en amont de cette annonce brutale et une feuille de route tardive et floue alors même que des décisions lourdes de conséquences sont en préparation. Emmanuel Macron persiste à vouloir imposer aux personnels une réforme calquée sur le modèle de l’apprentissage, particulièrement discriminant, alors même que les lycées professionnels accueillent les élèves les plus fragiles socialement et économiquement. Le président de la République continue de s’inscrire dans une ligne du moins d’École, tout en franchissant une étape supplémentaire, en mettant la formation professionnelle, et de fait les jeunes les plus en difficulté, au service direct des entreprises. Ce projet de réforme est donc celui de la relégation scolaire et sociale de près d’un tiers de la jeunesse de ce pays. Inacceptable.
Des conséquences en collège, lycée général et technologique
Cette réforme va avoir de lourdes conséquences pour les élèves de la voie professionnelle, les professeurs des lycées professionnels, mais elle va aussi produire ses effets en collège et en lycée. Ainsi, l’expérimentation d’un dispositif d’information à l’orientation en 5eme est en réalité, sur le fond, un dispositif dangereux pour les élèves et les personnels. Il aura pour conséquence de réduire les ambitions scolaires des élèves les plus fragiles aux seuls besoins économiques du territoire, assignant ces élèves à résidence géographique et sociale. Aborder l’orientation uniquement sous l’angle de la découverte de certains champs professionnels revient à occulter les questions du développement à l’adolescence, des biais sociaux ou de genre. Ce dispositif participe activement à la marchandisation de l’information pour l’orientation et au contournement des Psy-ÉN, déjà bien orchestrés par les Régions.
Cette réforme pourrait aussi fragiliser les BTS. Déjà en 2019, la réforme de la voie professionnelle avait drastiquement réduit le nombre d’heures d’enseignement (particulièrement en disciplines générales). Les bacheliers sont entrés dans les études supérieures moins bien armés, se décourageant très rapidement. En réduisant encore le nombre d’heures d’enseignement général, comment croire que les bacheliers professionnels seront prêts à réussir en BTS ? Cela revient à leur fermer encore la porte des études supérieures.
Vision utilitariste de l’Ecole
Cette réforme est une attaque frontale contre la voie professionnelle et ses personnels, mais elle est aussi animée par une logique délétère : elle assigne chacun à résidence sociale et géographique et l’Etat fera ainsi des économies. A cette logique utilitariste, nous répondons par une ambition émancipatrice pour la jeunesse, toute la jeunesse. Parce que nous partageons avec le SNUEP-FSU l’idée que les collèges et lycées professionnels, généraux, technologiques, polyvalents sont des lieux de formation scolaire, citoyenne et professionnelle, parce que l’Ecole doit être émancipatrice et citoyenne, le SNES-FSU appelle les personnels à se mobiliser pour combattre cette réforme : réunion d’informations, grève le 18 octobre.
Salaires et défense du droit de grève : mobilisation le mardi 18 octobre !
Les organisations syndicales CGT, FO, FSU, Solidaires de la Fonction publique s’inscrivent dans la journée de mobilisation interprofessionnelle du 18 octobre prochain.
Solidaires des salariés de la pétrochimie, nous condamnons les réquisitions ordonnées par le gouvernement. Le droit de grève, pour les salariés du privé comme du public, est un droit garanti par la Constitution. Nous appelons à le défendre.
Comme dans toutes les branches professionnelles, nos organisations exigent du gouvernement une revalorisation significative et immédiate des traitements, des salaires, des pensions et des retraites, des personnels actifs et retraités de la Fonction publique. En ne consentant qu’à une revalorisation de 3,5 % de la valeur du point d’indice – quasiment gelée depuis plus d’une décennie – déjà consommée par la flambée des prix, le gouvernement organise un nouveau recul du pouvoir d’achat des agents publics. C’est inacceptable.