Le 27 octobre, la Première ministre s’adressait, au sein du Comité interministériel des villes, aux maires de communes populaires. Le gouvernement souhaite encore et toujours favoriser l’entrisme des élus locaux d’une part et des associations et fondations liées au monde de l’entreprise d’autre part, dans le fonctionnement des établissements scolaires. C’est ce que permet le label Cité éducative, qui n’a d’éducatif que le nom puisqu’il n’octroie pas de moyens horaires d’enseignement supplémentaires mais plutôt une manne financière pour les associations qui s’y bousculent. On en compte 208 cette année, ce qui couvre environ un quart de l’ensemble des QPV, mais E. Borne a annoncé qu’il y en aurait autant que de QPV en 2027. Actuellement, il existe 1400 QPV mais leur carte doit être révisée en même temps que celle de l’Éducation prioritaire afin de les ajuster l’une à l’autre, d’après les propos de la Première ministre.
1400 Cités éducatives en 2027 ? Rien n’est moins sûr car la dernière révision de la carte des QPV en a diminué le nombre, et ce pourrait être encore une fois le cas. De plus, si le 13 octobre, Olivier Klein, ministre délégué à la Ville, a confirmé le financement des cités éducatives jusqu’en 2027, il reste à définir les modalités de cette prolongation pour celles de la première vague, dont le conventionnement s’arrête en juin 2024.
Actuellement 40% des établissements scolaires en QPV ne sont pas labellisés en Éducation prioritaire, et ne bénéficient donc pas de moyens horaires d’enseignement supplémentaires. La proportion pourrait légèrement augmenter mais probablement pas de manière significative puisque la réforme de la carte de l’Éducation prioritaire se fera sans doute peu ou prou à moyens constants. Le ministre de l’Éducation nationale, évoquant le label Éducation prioritaire a en effet déclaré qu’à l’heure actuelle, si on conservait les critères de la carte de 2015, il ressortait qu’il faudrait labelliser 200 réseaux d’éducation prioritaire et en délabelliser aussi 200.
Le SNES-FSU demande des moyens durables accordés aux établissements scolaires, favorisant une éducation renforcée de qualité pour les publics les plus fragiles. L’externalisation des missions de l’école à l’œuvre dans les cités éducatives constitue un pas de plus vers la marchandisation de l’Éducation.
Au sujet des cités éducatives: énième label ou transformation profonde pour l’éducation.