Un grand nombre d’académies de métropole connaissent actuellement une vague de chaleur. Dans bon nombre de collèges et de lycées, les mêmes questions que celles déjà posées l’an dernier vont revenir : comment travailler dans des salles de classes, des CDI, des vies scolaires surchauffées ? Le dossier bâti scolaire n’a pas avancé suffisamment rapidement, à l’image de la politique environnementale du gouvernement, qui en reste à des mesures cosmétiques et non contraignantes. Alors que des canicules plus précoces, plus longues, plus intenses, plus fréquentes provoquées par l’activité humaine sont annoncées, les plans canicules qui se succèdent sont bien peu ambitieux et laissent croire qu’il est possible d’adapter notre société au changement climatique sans jamais impulser les transformations économiques et sociales structurelles indispensables
Dès 2019, le SNES-FSU avait exigé une réflexion s’engage sur le bâti scolaire et son adaptation au changement climatique. Or, en matière de rénovation énergétique des bâtiments scolaires, les annonces du printemps dernier sont en trompe-l’oeil ! Voir notre article
Les annonces du président de la République le 5 septembre n’apportent rien de nouveau : si l’objectif cible de bâtiments rénovés est important, les financements sont toujours très largement insuffisants !
Saisir la F3SCT, alerter votre section SNES-FSU
Il n’existe pas de seuil réglementaire à partir duquel la température serait trop élevée pour permettre le travail. Cependant, tous les employeurs sont responsables de la santé au travail des salariés et des mesures doivent être prises pour évaluer et supprimer ou limiter les risques.
A ce titre, l’Institut national de recherche et de sécurité, l’INRS, indique « au delà de 30 °C pour une activité de bureau et de 28 °C pour un travail physique, la chaleur peut constituer un risque pour la santé des salariés ». https://www.inrs.fr/risques/chaleur/ce-qu-il-faut-retenir.html
Il n’est pas toujours possible de mettre en œuvre localement les recommandations officielles telles que la mise en place de courants d’air ou l’accès à des lieux frais. Pour le SNES-FSU, la santé des personnels comme celle des élèves doit primer : ne pas hésiter à faire remonter à la section académique toute difficulté, en particulier auprès des représentants du SNES et de la FSU à la F3SCT académique ou départemental.
Le registre santé et sécurité au travail permet de garder une trace, des observations, des situations réelles, des manques mais aussi des possibilités d’amélioration des conditions de travail en situation de températures excessives. Les fiches de registres doivent pouvoir être consultées par les représentants des personnels en F3SCT.
Le réchauffement climatique conduira à l’avenir à une augmentation de la fréquence et de l’intensité des vagues de chaleur et des canicules. Le SNES-FSU demande qu’un bilan des risques – à consigner dans le document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) soit réalisé dans chaque établissement scolaire, conduisant aux investissements et aménagements adéquats. Il s’agit d’agir d’urgence dans une double perspective : la santé de la communauté éducative, et la diminution de l’empreinte écologique de l’Education nationale.
Quelle protection pour les femmes enceintes et pour les personnels atteint d’une pathologie exposant plus particulièrement aux dangers liés au travail par temps de canicule ou de chaleur intense ? Le SNES-FSU conseille aux personnels exposés à des risques particuliers de prendre conseil auprès de leur médecin traitant et le cas échéant de signaler leur situation au médecin du travail et à l’administration (en préservant le secret médical) pour bénéficier de mesures de protection particulières. Ne pas hésiter à signaler sa situation aux représentants du SNES-FSU en F3SCT académique ou départemental, en particulier lorsque des recommandations médicales ne sont pas mises en œuvre. |
Les revendications du SNES-FSU
Le SNES-FSU travaillera à soulever les enjeux écologiques au niveau des établissements. Il est possible de proposer des solutions concrètes dans les conseils d’administration des collèges et lycées pour améliorer les conditions de travail et d’études en prenant en compte les enjeux de la crise climatique (végétalisation, isolation et aération, réduction de la consommation énergétique, bannissement du plastique jetable…). Dans les cantines scolaires, il convient de privilégier le recours aux produits locaux (circuits courts) et aux producteurs engagés dans les démarches d’agriculture raisonnée et bio. La production de viande ayant un impact écologique fort, la question de menus de substitution végétarien se pose. Le bâti scolaire doit faire l’objet d’un plan d’investissement à la mesure des enjeux de réduction de consommation énergétique. Les collectivités territoriales doivent y affecter des moyens nécessaires. Les conséquences sur le transport scolaire de la sectorisation scolaire et de l’implantation des établissements doivent être mieux étudiées, dans une optique de protection de l’environnement.
Les territoires ultramarins sont particulièrement touchés par les conséquences du réchauffement climatique (montée des eaux, sargasses, sécheresse…) et des scandales écologiques (chlordécone). Ils devraient être des territoires pilotes en matière d’énergie renouvelables (panneaux photovoltaïques, récupérateurs d’eau de pluie dans les EPLE…).