En collège, l’effectif global diminue après des années de hausse. Mais le ministère continue de fermer des classes, les effectifs seront encore pléthoriques cette année, ne permettant pas de faire réussir tous les élèves. L’École inclusive ne recevra toujours pas les moyens que le SNES-FSU revendique pour une mise en place constructive : abaissement des effectifs en cas d’inclusion, formation des personnels, abandon des PIAL et revalorisation des missions des AESH. Mais le président Macron a des projets pour le collège : autonomie du chef d’établissement, primarisation des enseignements, ouverture aux entreprises…

Tous les collèges bientôt expérimentaux ?

Et pour éviter toute opposition frontale, le ministère reprend la méthode initiée avec les cités éducatives, CLA (Contrat locaux d’accompagnement) et TER (Territoires éducatifs ruraux) : expérimentation puis élargissement sans bilan objectif.

La circulaire de rentrée promeut l’expérimentation sans jamais en donner un cadre précis. Des collèges pourront aménager les enseignements en Sixième pour renforcer l’acquisition du français et des mathématiques et favoriser les échanges de services entre premier et second degrés. D’autres pourraient réorganiser leurs horaires pour faciliter, sur le temps périscolaire, les activités sportives en clubs ou associations. Des collèges, volontaires, proposeront de nouvelles activités de découverte des métiers à partir de la Cinquième. Sous couvert d’un accompagnement à l’orientation, des associations et fondations d’entreprises s’infiltrent déjà dans les collèges. Quel est l’intérêt des élèves de devoir assister à de telles séances, prises sur le temps scolaire animées par des chargés de mission d’entreprises ou des volontaires du service civique ? Le SNES-FSU revendique bien au contraire des recrutements de Psy-ÉN et le maintien de tous les CIO.

Des leviers pour s’opposer

Des évaluations nationales de Quatrième sur le modèle de celles de Sixième pourraient être expérimentées à la demande du DASEN. Le dispositif pHARe est généralisé quitte à remplacer le travail plus approfondi qui se faisait déjà contre le harcèlement. Une note de service publiée en juillet demande par ailleurs que chaque collège inscrive deux classes de Quatrième au passeport Éducfi pour apprendre entre autres à gérer un budget. Encore une « éducation à (la finance) » sans moyens supplémentaires et dans quel but ? Le SNES-FSU rappelle qu’une note de service n’a pas de valeur réglementaire et que toute expérimentation doit être présentée en CA. Les équipes disposent donc de leviers pour ne rien se laisser imposer. Il dénonce cette politique de différenciation des collèges au prétexte de forger « un caractère propre » pour chaque établissement. Cela renforce leur mise en concurrence et permet de communiquer médiatiquement sans résoudre les problèmes de fond des effectifs pléthoriques. Les évaluations d’établissement préconisent Devoirs faits pour résoudre les difficultés des élèves. Externaliser l’aide aux élèves hors la classe n’est pas la solution. Pour le SNES-FSU, le collège doit être plus démocratisant et non pas participer au tri social des élèves dès leur plus jeune âge.

Toujours des collèges sans CPE

La création au budget de 300 emplois de CPE reste bien insuffisante et ne permet toujours pas de doter chaque établissement d’au moins un poste de CPE, voire d’en créer un second notamment dans les gros collèges. Des rectorats ont fait le choix d’implantations provisoires avec  des redéploiements. Des dispositifs Blanquer, comme les internats d’excellence, ont en plus été servis au détriment de situations plus urgentes. 

Vrai-faux retour des maths

Au lycée, annoncé par le candidat Macron, le retour des maths pour tous dans le tronc commun de Première générale a été réduit comme peau de chagrin à un enseignement optionnel (1h30) pour les seuls élèves volontaires ne suivant pas la spécialité. Son sort pour la rentrée 2023 reste suspendu au bilan qu’en fera le ministère à l’automne. Le programme qui initialement n’était pas prévu pour une option, a été libéré de plusieurs prescriptions sur propositions du SNES-FSU lors de son passage en Conseil supérieur de l’Éducation (CSE). Mais éviter tout abandon en cours d’année en plus d’encourager la poursuite avec l’option Maths Complémentaires de Terminale est un défi qui échappe au ministère. 

La folie de l’évaluation continue

L’année passée comme la session 2022 du bac ont fait la démonstration de l’impasse dans laquelle le contrôle continu enferme les élèves comme les enseignants. Entrave aux apprentissages, frein à la liberté pédagogique, le renvoi au local d’évaluations certificatives est inégalitaire et pèse à la fois sur la qualité du diplôme et sur celle des enseignements. Si le projet local d’évaluation (PLE) vise à donner l’apparence d’une égalité de traitement devant l’examen, à l’heure où les équipes seront enjointes d’en rediscuter les termes, il ne faut pas hésiter à rappeler la vanité d’un tel dispositif qui ne peut rivaliser avec l’organisation d’épreuves finales avec jury anonyme, mixage des copies de tous les lycées, et sujet national. Cela donne juste prise aux réputations des établissements dans la valeur que les formations de l’enseignement supérieur accorderont au Baccalauréat. Dans cette même veine, on perçoit mal l’utilité des tests de positionnement en Seconde organisés dès septembre alors que l’accompagnement personnalisé qui devrait en découler, disparaît des emplois du temps et s’apparente à du bricolage


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