Le ministre à la tête de l’administration de l’Éducation nationale, continue encore et encore de nier la réalité et de reporter ses propres annonces alors qu’une nouvelle note de ses services1 en septembre 2020 confirmait que l’inflation, le rétablissement du jour de carence, la hausse de la CSG, l’augmentation de la retenue pour pension civile faisait perdre 1,3 % au salaire net moyen d’un enseignant entre 2017 et 2018. N’est-ce pas lui qui déclarait en mai 2019 “2000 € euros en début de carrière, c’est typiquement le genre d’objectif que je souhaite me fixer” ?
1 Note d’information de la DEPP (n°20 – 30), L’évolution du salaire des enseignants entre 2017 et 2018, Septembre 2020.
Un Grenelle du ministre pour quoi faire ?
Si l’appellation pompeuse “Grenelle” devait déboucher sur une loi de programmation, il devrait être un sujet relevant du Premier Ministre engageant alors tout le gouvernement et ce n’est manifestement pas le cas.
La politique salariale dynamique qu’exige le SNES avec la FSU doit passer par l’augmentation du point d’indice mais aussi par une loi de programmation ambitieuse sur la revalorisation de nos métiers, actant année après année les sommes en jeu, détaillant les mesures attribuées à chaque corps afin de garantir leur effectivité.
On connaissait l’écart de rémunération entre les cadres du privé et ceux de la fonction publique. Les dernières données disponibles montrent qu’il s’explique essentiellement par la faiblesse des rémunérations des personnels d’enseignement, d’éducation et de psychologue du ministère de l’Éducation nationale, majoritaires dans la Fonction Publique de l’État. La reconnaissance des qualifications des collègues est fondamentalement bafouée. La perte de pouvoir d’achat est un très mauvais signal délivré aux futurs candidats aux concours, alors que le second degré a besoin de recruter des candidats de qualité, et pour cela de redevenir attractif en termes de salaire, de progression de carrière et d’allègement de la charge de travail.
Pour la restructuration des carrières
La même note pointe que la suspension en 2018 des mesures PPCR contribue aussi à ce recul en insistant sur le fait que c’est que lorsqu’on change plus rapidement d’échelon, qu’on accède davantage à la hors-classe avec un ratio d’accès plus important des éligibles que des gains sont engrangés. C’est pourquoi, le SNES s’était engagé pour le PPCR.
Fin 2019, pour les corps du second degré : 5,9 % des collègues sont à la classe exceptionnelle, 25,8% à la hors-classe. Si désormais, l’accès à la hors-classe est automatique avec un 7ème échelon pour les certifiés, CPE, Psy-EN au 1er janvier 2021, l’existence de deux « viviers » de promouvables pour l’accès à la classe exceptionnelle est totalement inadaptée à la réalité de carrière des professions, générant de grandes inégalités, en particulier entre disciplines et entre femmes et hommes, au détriment des premières. C’est pour une véritable revalorisation de nos métiers, de nos salaires et de nos carrières que le SNES se bat avec l’ensemble de la profession.