Le SNES-FSU défend clairement la première et refuse de renvoyer sur chaque élève et sa famille la responsabilité de ses difficultés. Mais il faut aller plus loin encore : pour nous, la politique d’éducation prioritaire doit avoir pour objectif de rendre effective la promesse républicaine de l’Égalité. On ne peut donc se contenter que des moyens soient abondés dans le seul but de rendre vivables des établissements qui, s’ils étaient traités comme les autres deviendraient tout bonnement ingérables ! L’ambition doit être de garantir à tous les élèves l’accès aux mêmes savoirs, avec les mêmes exigences, dans le cadre des mêmes programmes. C’est à cette condition que l’École joue son rôle émancipateur et participe réellement à la lutte contre la ghettoïsation et la ségrégation sociale, en donnant à chaque jeune la possibilité de préparer la poursuite de ses études.
Des moyens pour une égalité effective
Les moyens supplémentaires doivent donc permettre aux équipes d’adapter leurs pratiques pédagogiques pour prendre en compte la difficulté scolaire dans toutes ses dimensions. Cela demande du temps, de la formation, et de la stabilité pour les équipes. C’est pour cela que le SNES-FSU a toujours revendiqué un cadrage national fort, qui n’empêche pas les expérimentations mais leur assigne l’objectif de l’excellence pour tous.L’utilisation des moyens attribués et la définition du périmètre de l’éducation prioritaire doivent être définies dans la plus grande transparence, dans la concertation avec les représentants des personnels et des usagers, en prenant en compte les effets délétères de la proximité de l’enseignement privé sous contrat dans certains territoires, et en intégrant la nécessité d’assurer la continuité pédagogique jusqu’à la fin de l’enseignement secondaire.
« Dossier L’éducation Prioritaire – Supplément au N° 781 du 22 septembre 2018 »