
Depuis la fin de la séquence budgétaire, le gouvernement donne l’impression de temporiser, mais en réalité, dans l’Éducation nationale, dans la Fonction publique, comme au niveau de l’interpro, les raisons de se mobiliser sont encore nombreuses ! Le SNES-FSU vous propose ci-dessous un point d’information sur tous les dossiers en cours, qui sera ensuite complété avec d’autres supports, pour préparer les indispensables mobilisations à venir.
Fonction publique : coupables d’être malades !
La force de la grève du 5 décembre a obligé le gouvernement à revenir sur certaines mesures dans la Fonction publique (3 jours de carence) et dans l’Education nationale (suppression de 4000 emplois). Mais d’autres, et non des moindres subsistent, et témoignent d’une volonté d’attaquer frontalement et brutalement la Fonction publique. Gel du point d’indice confirmé, tout comme la suppression de la GIPA, conditions de travail dégradées et depuis le 1er mars, les fonctionnaires vont être soumis à un nouveau régime de couverture des congés de maladie ordinaire, en ne touchant que 90% de leur rémunération. Injuste et injustifiable, cette mesure pénalise et stigmatise une fois encore les agent·es de la Fonction publique.
En un mot, pour ce gouvernement, les personnels sont coupables d’être malades.
Le SNES et la FSU exigent la suppression de cette mesure inique ainsi que du jour de carence.
Retraites : abroger la réforme et assurer les financements
Le Premier ministre avait annoncé la réouverture du chantier retraites tout en pointant la Fonction publique, avec la théorie du « déficit caché », le rapport de la Cour des Comptes le contredit et confirme les éléments issus des travaux du COR. Il n’y a pas de déficit caché, le système des retraites n’est pas en danger, les retraites de la Fonction publique de l’État sont à l’équilibre. En 2023, le système a été excédentaire de 8,5 milliards d’euros, contrairement aux discours sur le déficit, avancés pour justifier la réforme. La FSU réaffirme sa mise en garde du gouvernement Bayrou : les fonctionnaires n’ont ni à être les boucs émissaires, ni à payer les conséquences de choix politiques désastreux, qui ont conduit à la situation actuelle. Il faut en finir avec le dogme de la résorption d’un « déficit » : cela ne peut être la porte d’entrée de ce dossier. Assurer le financement de notre système de retraites est possible : c’est une question de choix dans le partage des richesses.
Les femmes sont bien les grandes perdantes des dernières réformes. La FSU exige que des réponses ambitieuses et immédiates soient prises pour revenir sur les effets délétères de la réforme de 2023 et des précédentes, en commençant par le rétablissement de la bonification pour les enfants des femmes fonctionnaires nés après 2004.
Voir aussi : en finir avec les idées fausses sur les retraites (par exemple, “on vit plus longtemps, il faut travailler plus longtemps…FAUX !)
EVARS : ne pas reculer face aux réactionnaires !
Le SNES et la FSU ont porté avec force et constance l’impératif d’un programme d’éducation à la vie affective et relationnelle, et à la sexualité (EVARS) ambitieux. Il est un levier essentiel pour favoriser la connaissance et l’estime de soi, les relations saines entre les personnes et faire reculer les violences sexistes et sexuelles, les violences intrafamiliales comme les discriminations de genre. ce programme est contesté par des groupuscules réactionnaires et l’extrême droite depuis plusieurs mois : distributions de tracts, menaces contre les directrices et directeurs d’écoles, les professeur·es, les chef⋅fes d’établissement, les infirmières et assistant⋅es de service social se multiplient. Ces contestations ont pris une nouvelle ampleur depuis la publication du programme d’EVARS : tracts mensongers, vidéos virales et truffées de fake news via les réseaux sociaux, pressions de parents d’élèves pour connaître les contenus des séances d’EVARS, pour y assister ou pour retirer leurs enfants de l’école, du collège ou du lycée ce jour-là, appel à une mobilisation le lundi 10 mars…
Ces attaques sont graves et inacceptables. Elles visent des personnels parce qu’ils et elles font leur métier, mais elles visent aussi l’ambition émancipatrice de l’École et de ce programme. Le SNES-FSU intervient à tous les niveaux pour que les personnels soient protégés et que ce programme soit bien appliqué.
Attractivité : il y a urgence !
La désaffection des concours s’accélère. Le nombre d’inscrit·es baisse de 4% par rapport à la session 2024, ce qui représente 2848 candidat·es en moins pour la session 2025. Il est déjà certain que la session 2025 ne permettra pas de pourvoir tous les postes ouverts aux concours. Toutes les semaines, la presse quotidienne régionale se fait l’écho de problèmes de remplacement, de parents qui se mobilisent… Des élèves n’ont pas de professeurs, mais ils ont des uniformes… Certainement la meilleure définition de la politique éducative d’Emmanuel Macron.
Face à cette crise d’attractivité inédite qui se poursuit, il y a urgence à agir ! Dans l’immédiat, le SNES-FSU demande la publication d’un plan pluriannuel de recrutement comme prescrit par le code de l’éducation afin de donner des perspectives aux étudiant·es qui se préparent aux concours. Il exige aussi que soit enfin ouvert le dossier de la revalorisation de nos salaires et de nos carrières.
Choc des savoirs : continuons la mobilisation !
La mobilisation contre le “Choc des savoirs” a permis de gagner la bataille de l’opinion publique et des avancées conséquentes : pas de groupes de niveaux en 4eme et 3eme, abandon du projet de DNB obligatoire pour passer en 2de et extinction programmée des prépa 2de. Mais Elisabeth Borne a fait le choix de maintenir les groupes de niveaux en 6eme/5eme, alors même que tout montre leurs effets délétères pour les élèves et le métier des personnels. Le SNES-FSU a ainsi mené plusieurs enquête très révélatrices et les témoignages sont édifiants. Le SNES-FSU continue d’exiger l’abrogation de l’ensemble du Choc des savoirs.