Un système éducatif en crise

Le système éducatif en Guyane accumule depuis des années des retards et des difficultés qui entravent la scolarisation et la réussite des élèves. En 2025, malgré les engagements de l’État pris dans le cadre des Accords de Guyane, la situation s’annonce encore plus préoccupante qu’en 2017.

Avec un taux de réussite au baccalauréat de seulement 45 %, contre 75 % en France hexagonale, le décrochage scolaire reste un problème majeur. À Camopi, sur 1 500 enfants ayant commencé l’école primaire, seuls 35 ont obtenu le bac. Dans de nombreux établissements, la surpopulation est devenue la norme, avec des écoles primaires dépassant les 600 élèves et des collèges pouvant accueillir jusqu’à 1 200 élèves.

Le manque de moyens humains aggrave cette situation. Près de 30 % des enseignants sont contractuels et les postes de conseillers principaux d’éducation, assistants d’éducation, accompagnants d’élèves en situation de handicap, psychologues et infirmiers scolaires sont en nombre largement insuffisant. Les réseaux d’aide sont dépassés et les établissements souffrent d’un sous-effectif chronique parmi le personnel administratif.

À cela s’ajoute une vétusté inquiétante des infrastructures. Les bâtiments scolaires sont souvent inadaptés et le nombre d’écoles, de collèges et de lycées reste insuffisant face à la croissance démographique. L’offre de formation demeure limitée, aussi bien dans le secondaire que dans l’enseignement supérieur, tandis que les équipements pédagogiques et matériels font cruellement défaut.

Malgré les promesses d’investissements, l’éducation en Guyane demeure en crise et continue de compromettre l’avenir de milliers de jeunes. Une prise de conscience urgente et des actions concrètes sont nécessaires pour garantir à chaque élève des conditions d’apprentissage dignes et équitables.

Les revendications de l’intersyndicale

Depuis le mois de janvier une intersyndicale regroupant la FSU, SUD Education, le STEG-UTG, le SNETAA-FO, LDC Education et l’UNEF a construit un cahier de revendications pour exiger :

– la construction massive d’écoles, de collèges et de lycées
– la rénovation et la dotation en équipement suffisant des établissements actuels
– Une offre de formation ambitieuse pour tous les étudiants de Guyane
– la formation et le recrutement massif de personnels enseignants, non enseignants, d’éducation, social, et de santé à la hauteur de nos besoins
– la scolarisation de tous les enfants de Guyane
– la régularisation des élèves sans papiers
– une politique académique de gestion des ressources humaines respectueuse des droits des personnels et prenant enfin en compte les dossiers en souffrance
– la mise en place d’un groupe de travail sur la didactique en contextualisation des enseignements

La mobilisation commence le lundi 17 mars

Dès ce lundi 17 mars, le SNES-FSU Guyane avec l’intersyndicale appelle à la mobilisation. Un préavis de grève illimitée à compter du lundi 17 mars 2025 a été déposé.

Des informations complémentaires sont disponibles sur le site du SNES-FSU Guyane.