La logique des réformes récentes, et de celles annoncées pour le collège et la voie professionnelle, est celle du tri social. Faisant système, elles institutionnalisent l’orientation précoce des jeunes avec un enseignement secondaire divisé en une école du socle jusqu’au collège, vu et conçu comme la fin de la scolarité obligatoire d’une part, et un continuum bac-3/ bac+3 d’autre part. Dans ce cadre, la formation professionnelle sous statut scolaire doit disparaître au profit de l’apprentissage. Le choix de ne pas créer assez de places dans l’enseignement supérieur combiné à Parcoursup rend l’ensemble des formations post-bac sélectives.
Reconstruire un lycée diversifié avec un baccalauréat national
Pour lutter contre cette logique du tri social et scolaire, et renouer avec la démocratisation, l’unité du second degré est essentielle. Pour le SNES-FSU, son objectif doit être de former des citoyen·nes émancipé·es dans le cadre d’une scolarité obligatoire jusqu’à 18 ans. Après la Troisième, le service public doit permettre à tous et toutes de poursuivre leur scolarité dans une des trois voies du lycée. Le baccalauréat doit retrouver sa valeur de diplôme national qui garantit l’accès à une formation publique de l’enseignement supérieur. Dans ce cadre, le lycée général et technologique peut être repensé : une organisation cohérente, préoccupée d’abord par la qualité des apprentissages, des contenus, et non par l’orientation et l’évaluation permanente. Une organisation qui permette de lutter contre les inégalités sociales, de genre, et géographiques, et non pas la fiction d’un « libre choix » gouverné par des stratégies individuelles face au couperet Parcoursup.
Un lycée pour un projet de société émancipateur
Il faut liquider l’héritage Blanquer ! Mais comment ? cela suppose de penser une autre organisation des enseignements, d’autres contenus et une autre manière d’évaluer les apprentissages. C’est tout l’enjeu du colloque du vendredi 7 avril organisé par le SNES-FSU pendant lequel interviendront des chercheurs et l’ensemble des représentants de la communauté éducative.
Avec les interventions de mathieu Rossignol-Brunet, sociologue; de Tristan Poullaouec, sociologue, université de Nantes sur « L’effet Parcoursup : comment en sortir ?» et de toutes les organisations syndicales du secteur éducation de la FSU.