Ces dispositifs sont « Tous Droits Ouverts » (TDO) pour les décrocheurs et « parcours Ambition emploi » (pAe) pour les élèves sorti·es en juin sans solution de poursuite d’études ou sans emploi.

            Pour les élèves de LP qui décrochent, « Tous Droits Ouverts » est censé permettre la prise en charge des jeunes par le LP et par un acteur extérieur à l’ÉN. (n°29 du 20 juillet 2023 : https://www.education.gouv.fr/bo/2023/Hebdo29/MENE2315401C)

Le MENJ compte sur la mobilisation de tous les acteurs locaux de l’accompagnement, dans le champ de l’insertion, la formation et l’emploi des jeunes (CFA, mission locale, Afpa, agence du service civique).

            Mais comment, un jeune décrocheur pourrait-il être pris en charge dans un dispositif de la mission locale sans perdre complètement pied, si jamais il souhaite retourner au lycée alors que la classe aura avancé sans lui ? Devra-t-il récupérer ses cours le soir chez lui ? Sans parler de l’usine à gaz qu’une telle souplesse d’organisation suppose pour le LP ?

            Ce dispositif créé ex nihilo acte le désengagement du ministère de l’Éducation nationale concernant la prévention et l’accès de tous les jeunes à un diplôme national. Ainsi, il est écrit explicitement dans la circulaire parue au BO « … qu’il ne s’agit en aucun cas d’ajouter un dispositif supplémentaire ».

            Pour les élèves de terminales professionnelles, sorti·es sans solution, le « parcours Ambition emploi » doit leur permettre de rester inscrit·es 4 mois au lycée, de septembre à décembre. (Arrêté du 18 juillet 2023 : https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000047897401).

            Même si, effectivement, cela permet de conserver le droit aux bourses d’études et l’accès à la demi-pension, le MEN n’envisage toujours pas de renforcer ou de créer de réels dispositifs pour prendre en charge ces jeunes, dans le cadre de la MLDS (par exemple : pour repréparer un examen) ou par la création d’une année de transition avant l’entrée en BTS. Donc là encore, rien n’est prévu dans ce sens par le ministère de l’ÉN.

            Au contraire, il compte sur les seuls dispositifs des missions locales et des acteurs externes à l’ÉN (CFA, Écoles de la 2ème chance, agence du service civique, etc.), qui sont en grande partie saturés, puisque destinés à l’ensemble des cohortes des jeunes de 16 à 25 ans déjà sortis du système éducatif.

            Ainsi, environ 80 000 jeunes sortent du système éducatif sans poursuite d’études, sans formation ou emploi, et le désengagement du ministère de l’Éducation nationale est total, et c’est inacceptable.

            Cela ne manque pas de cynisme, car cette communication qui crée des droits sans les financer, donne de faux espoirs aux jeunes et met à mal le travail réalisé par toute la communauté éducative (professeurs, CPE, PsyEN, formateurs de la MLDS et chefs d’établissements).

L’article L122-2 précise que « … tout élève qui, à l’issue de la scolarité obligatoire, n’a pas atteint un niveau de formation reconnu doit pouvoir poursuivre des études afin d’atteindre un tel niveau. L’État prévoit les moyens nécessaires, dans l’exercice de ses compétences, à la prolongation de scolarité qui en découle ».


Vos questions
Le Snes défend les droits individuels et collectifs. Vos représentants vous répondent, vous conseillent et vous accompagnent.
Accès à la FAQ

Vous ne trouvez pas votre réponse, posez-nous votre question