Pour la rentrée 2018, le ministère a fait le choix de supprimer 2600 postes. Même dans les rares académies bénéficiant d’une dotation positive, le compte n’y est pas. Les postes alloués sont loin de compenser la hausse démographique.
La préparation de la rentrée 2018 est donc particulièrement difficile dans les établissements faute de dotation horaire globale (DGH) à la hauteur des besoins. La première conséquence risque d’être l’augmentation des effectifs par classe. Les enseignements facultatifs créés par l’arrêté de juin 2017 ne bénéficient d’aucun financement spécifique. Ils sont à la charge de l’établissement. Les heures nécessaires doivent être prises sur la marge de 3 heures par classe. Le ministère en a placé deux en exergue ces dernières semaines en communiquant sur le plan chorale –l’arrêté du 9 janvier 2018 modifiant l’arrêté du 19 mai 2015 a été publié au JO le 2 janvier 2018 indique que la chorale est financée par deux heures de DGH – et en publiant la circulaire n°2018-012 au BO le 24 janvier 2018 qui rappelle les 7 heures prévues en langues et de cultures de l’Antiquité. En juin dernier, la communication était axée sur le retour des classes bilangues et des sections européennes. Or, Les équipes doivent « choisir » entre les dédoublements/co-interventions, une diversité d’offre linguistique et ces enseignements facultatifs. Cette autonomie qui n’est plus qu’une gestion de la pénurie renforce la concurrence entre les disciplines et les personnels tout en creusant les inégalités entre les établissements et les territoires.

A quoi bon financer le dispositif “devoirs faits” si les conditions d’apprentissage se dégradent au quotidien dans la classe?

Vous trouverez en cliquant sur ce lien du matériel pour vous aider à intervenir lors de la préparation de rentrée 2018 (modèles de motion pour le CA, grille de TRMD adaptable à votre collège pour vérifier celle présentée par le chef d’établissement en CA sur la DGH ou en proposer une alternative,…).

Quelques exemples sur le terrain académiques :

Dans l’académie de Paris, la baisse de dotation des collèges correspond à 459 heures dont 236 heures prélevées sur la marge académique. En comité technique, il a été clairement explicité que nous n’étions plus dans une « année électorale ». Les collèges les plus en difficulté sont aussi ceux qui perdent le plus grand nombre d‘heures : 150. Le rectorat additionne les heures d’enseignement et les IMP dans les chiffres de dotation de façon à masquer aux parents délégués la forte diminution du rapport h/e (nombre d’heures par élève).

Dans l’académie de Nancy-Metz, dont la Rectrice est Florence ROBINE qui fut en son temps responsable de la DGESCO et à ce titre porteuse de la réforme du collège 2016, le second degré perdra 100 postes. Ces derniers sont essentiellement supprimés en lycée, toutefois alors que le nombre d’élèves est en augmentation dans les collèges de l’académie, il n’y a eu aucune création de poste globalement depuis 3 ans.

A Bordeaux, pour la 1ère fois, les documents utilisés au CTA de préparation de rentrée faisaient des comparaisons de constat 2017 à prévisions 2018 ce qui permettait d’afficher un H/E en augmentation permettant de coller à l’objectif académique affiché « consolider les moyens permettant de conforter la mise en œuvre de la réforme des collèges ». En réalité, c’est 2669 élèves supplémentaires qui sont attendus à la rentrée 2018 en collège et 103 équivalents temps plein sont prévus pour faire face à la vague démographique. En comparaison pour la rentrée 2017, pour 987 élèves supplémentaires étaient prévus 82 ETP. Clairement, le compte n’y est pas. Les collèges aquitains continueront de faire partie des moins bien dotés nationalement.


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