Simple ballon d’essai d’un futur ministre de l’Éducation nationale – le nom de Bruno Le Maire est en effet évoqué pour diriger un super-ministère de l’Éducation – ou réelle proposition du candidat-président ? Quelle que soit la réponse, cette annonce de la suppression du CAPES et de l’emploi à vie a fait du bruit et pour cause, elle est particulièrement grave. Elle aurait pour conséquence le recrutement des fonctionnaires enseignants par la voie contractuelle. Qui recruterait ? Le chef d’établissement ? Comment peut-il juger des qualités pédagogiques dans toutes les disciplines ? Et surtout, le professeur ainsi recruté se retrouverait lié à son supérieur dans une relation contractuelle particulièrement inégalitaire, source de pression car moins protectrice que le statut. À l’opposé, dans le cadre du CAPES, le recrutement est fait par des jurys indépendants et souverains qui garantissent la qualité du recrutement. Le concours garantit aussi la couverture en emplois de tout le territoire. Le recrutement par contrat laisse entrevoir l’aggravation des inégalités territoriales, avec des territoires délaissés dessinant le spectre d’une Éducation à plusieurs vitesses.
La suppression du concours est donc une remise en cause brutale du service public d’Éducation et une attaque frontale contre nos métiers qui, si elle était avérée, entraînerait une réaction forte du SNES-FSU.