Dure réalité que celle révélée, une fois de plus, par le bilan tiré des résultats des concours de recrutement du second degré. La crise de recrutement s’aggrave encore pour les enseignements généraux et technologiques publics, les CPE et les Psy-ÉN avec près de 450 postes offerts aux concours qui ne sont finalement pas pourvus par les jurys. C’est un peu moins que l’an dernier, mais il y avait cette année moins de postes aux concours.
A ce nombre vont très vite s’ajouter plus de 200 postes qui ne seront pas pourvus du fait des doubles admissions : les démissions consécutives à ces doubles admissions ne pourront pas donner lieu à d’autres recrutements, parce que cette année, seules sept listes complémentaires ont été publiées (pour un total de 66 noms). Quel autre employeur que l’Éducation Nationale se tire ainsi chaque année une balle dans le pied, en refusant de prévoir ces démissions automatiques ? Le SNES-FSU revendique l’instauration systématique de ces listes complémentaires prescrites par les textes réglementaires. Il est encore temps de les établir pour la session 2021 pour tous les concours !
En outre, il faudra encore ajouter à ces 650 postes déjà perdus, les démissions des lauréats pendant l’été (le peu de transparence des affectations de stagiaires n’écarte hélas aucun risque), ainsi que celles qui surviendront par centaines en cours d’année… A la précédente session 2020, le SNES-FSU a estimé qu’un recrutement sur dix n’a pas abouti sur les 13000 postes affichés aux concours du second degré public.
Attractivité des salaires, conditions de travail… les défaillances du ministère sont nombreuses et ne permettent en rien d’encourager les étudiants à se tourner vers les métiers de l’enseignement et de l’éducation. Rien n’est fait pour soutenir financièrement ces étudiants et chaque année près de 50 % des inscrits à l’automne renoncent finalement à se rendre aux écrits de concours au printemps. A l’opposé d’une entrée dans le métier par la précarité comme AED en préprofessionnalisation et maintenant contractuels alternants en Master 2, le Ministère pourrait bien au contraire payer des étudiants de M1 et de M2 à étudier, et rien qu’à étudier, avec le versement d’une allocation d’autonomie ou de véritables pré-recrutements. Une mesure qui donnerait très certainement des résultats immédiats en terme de réussite aux concours.
Alerte rouge pour la session 2022.
Un sous-recrutement se profile également à la session 2022 : la réforme Blanquer des concours et de la formation déplace à la session prochaine les concours à la fin du M2, sans aucune disposition transitoire. Cela signifie que les candidats recalés aux concours 2021 sont aussi en grande partie ceux des concours 2022 ! Si rien n’est fait, la pénurie de candidats sera plus importante encore… Le SNES-FSU est disponible pour discuter avec le Ministère des mesures de soutien immédiat à apporter aux candidats à la session 2022 et formule des propositions avec la FSU en matière de prérecrutement pour consolider et étendre le vivier sur le long terme.
Le manque d’attractivité des métiers de l’enseignement exige une autre politique salariale à l’Education nationale, le respect des missions et une amélioration des conditions de travail. Le SNES-FSU porte haut et fort ces exigences pour le service public d’Éducation.