Le sujet donné justifie a posteriori les craintes que nous avions émises collectivement lors de la publication du sujet zéro au printemps dernier. Le Snes-FSU avait souligné l’absence de barème détaillé et d’attendus de correction et avait interpellé le Ministère à ce sujet en Conseil Supérieur de l’Éducation.Florence Robine pour la DGESCO, avait alors répondu qu’elle comprenait la préoccupation des enseignant.e.s qui avaient besoin de plus de précisions pour préparer les élèves aux nouvelles épreuves. Elle devait s’adresser à l’Inspection Générale pour lui demander de faire le nécessaire. Sans réponse concrète tant de la DGESCO que de l’IG, le Snes-FSU a adressé un courrier au Ministère demandant la publication de d’autres exemples officiels de sujets assortis de barèmes détaillés et d’attendus de correction, entre autres pour faciliter le travail des collègues lors des DNB blancs
A ce jour ce courrier n’a toujours reçu aucune réponse, et le seul élément qui puisse permettre aux collègues de mieux cerner les attendus de l’épreuve est le sujet de Pondichéry, qui s’avère fort problématique (peut être même plus que le sujet zéro).
D’abord si l’on s’intéresse à la liaison avec l’épreuve de français, toute l’artificialité de cette épreuve « commune » apparaît : le seul fil rouge entre les deux est l’évocation de la « jeunesse » dans les années 1960.
Le barème est bien curieux : l’exercice 1 attribue deux fois 6 points à deux questions qui ne sont visiblement que du prélèvement d’informations simples dans le document. Document qui, au passage, n’est ni à présenter, ni à contextualiser. De plus le travail sur le document n’est en aucun cas le fruit d’un questionnement « en historien » et débouche sur une quatrième question de restitution de connaissances à laquelle le document sert de prétexte.
L’exercice 2 qui correspond à la partie géographie est le véritable mariage de la carpe et du lapin qui voit une tâche « cartographique » qui n’est que le retour des anciens repères (placer deux métropoles, un grand port et figurer une façade maritime) tenter de s’unir avec une question longue ambitieuse ( « texte structuré d’une vingtaine de ligne ») qui interroge les espaces productifs. La formulation très abrupte de la question peut désarçonner ou décourager bon nombre d’élèves qui risquent donc de ne pas traiter cette question, alors qu’elle se voit attribuer un nombre de point importants. On notera au passage que l’on ne sait pas comment sont repartis les 20 points entre la tache cartographique et la réponse longue. Il s’agit cependant de la seule partie du sujet confrontant l’élève à un exercice un tant soit peu ambitieux et faisant appel à sa réflexion et à ses connaissances.
Enfin l’exercice 3 d’EMC est dans la droite ligne de celui du sujet zéro et s’apparente encore à une récitation d’un catéchisme républicain dont les documents ne sont que le prétexte plutôt qu’à la mise en place d’une réflexion citoyenne faisant appel à l’esprit critique. On notera par ailleurs que la présentation de l’Assemblée nationale élue en 2012 fait mention de partis ou de coalitions qui n’existent plus ou dont la dénomination à changé (pratique pour des élèves qui avaient pour la plupart 9 ans à ce moment là…)