Programmes trop lourds et trop techniques en cycle terminal et conditions d’enseignement difficiles en classe de Seconde, les revendications du SNES-FSU pour les SES restent d’actualité pour cette rentrée 2021.

Les conditions d’enseignement en Seconde ne se sont pas améliorées avec la réforme du lycée. L’entrée des SES dans le tronc commun est une bonne chose, mais l’horaire de 1h30 reste trop faible pour permettre une véritable découverte et l’appropriation de la discipline par les élèves.

La séparation disciplinaire à l’intérieur du programme est parfois artificielle et pose des difficultés s’il s’agit de capter l’attention des élèves qui découvrent une discipline nouvelle qu’ils ne poursuivront pas tous au-delà de leur année de Seconde. Il est regrettable que le programme de Seconde ait été pensé comme une préparation à celui du cycle
terminal, qui est lui-même essentiellement tourné vers la poursuite d’études en économie ou en sciences sociales.
Le programme de Seconde devrait au contraire avoir pour objectif principal de permettre aux élèves de comprendre le
monde contemporain et de développer leur esprit critique.

En cycle terminal, les programmes souffrent des mêmes défauts que les précédents : lourdeur excessive, tendance à
l’encyclopédisme, découpage disciplinaire interne très strict, approche de type universitaire, peu adaptée aux lycéens et faisant passer au second plan l’objectif de la formation de l’esprit critique.
Le SNES-FSU, avec la majorité de la profession, a critiqué ces programmes qui notamment limitent les possibilités de diversification pédagogique. Les conditions d’enseignement, à ce niveau non plus, ne se sont pas améliorées : la
raréfaction, voire la disparition pure et simple des heures « dédoublées » met les enseignant.e.s face à des « classes » très chargées, sans possibilité de suivi plus individualisé, ou de travail de méthodes efficaces.

Les programmes actuels étant trop lourds pour pouvoir être traités de façon satisfaisante, ils le sont d’autant plus en raison de la crise sanitaire. Le SNES-FSU a proposé des allègements, notamment en enlevant de chaque chapitre les développements les plus techniques et les moins essentiels pour comprendre les enjeux centraux des questions
qui sont traités.

La discipline est aussi soumise à des pressions récurrentes, venant de lobbies liés au monde patronal, qui cherchent à faire de la discipline un outil de propagande visant à promouvoir une vision libérale de l’économie et la valorisation du rôle de l’entreprise privée et des entrepreneurs.

Les propositions du SNES-FSU :

• des programmes qui privilégient un questionnement sur des objets larges, permettant le croisement des regards
  disciplinaires, et qui préservent la possibilité de diversification des méthodes pédagogiques.
• des aménagements de programmes et d’épreuves dès la rentrée 2021, notamment pour pallier les effets scolaires de la
  pandémie : https://www.snes.edu/article/programmes-de-ses-des-amenagements-necessaires/
• un horaire en classe de Seconde qui permette davantage la mise en activité des élèves.
• la protection de la discipline contre les attaques des lobbies patronaux.
• la remise à plat des réformes inégalitaires du bac, du lycée et de Parcoursup, ce qui suppose une autre organisation des enseignements au lycée et le retour à des épreuves nationales, terminales et anonymes