Ce projet d’allègement faisait suite à une initiative lancée par l’Apses en janvier dernier, et relayée par une large intersyndicale, dont le Snes-Fsu. L’administration avait répondu positivement aux demandes portées par l’Apses et l’intersyndicale, et le CSE a donc voté en faveur du texte final proposé par le MEN (38 POUR ; 3 CONTRE ; 10 ABST ; 4 NPPV). Le Snes-Fsu a évidemment voté « pour » le projet de texte.
Ces allègements consistent essentiellement à assouplir la contrainte du nombre de chapitres à traiter dans l’année : au lieu de 8 chapitres à traiter sur les 10 que compte le programme, les enseignants devront désormais traiter 6 chapitres sur les 10, dont 4 sont fléchés comme obligatoires (au lieu de 5 actuellement), et 2 sont à choisir parmi les 6 autres chapitres. Les chapitres « obligatoires » sont :
-Comment les revenus et les prix influencent-ils les choix des consommateurs ?
-Qui produit des richesses ?
-Le diplôme, un passeport pour l’emploi ?
-Comment devenons-nous des acteurs sociaux ?
En outre, le concept d’ « élasticité-prix / revenu » est supprimé des « savoir-faire applicables à des données quantitatives ». Le ministère a par ailleurs repris un amendement présenté par le Snes-Fsu, demandant une reformulation des indications complémentaires du chapitre sur la consommation : au lieu de « on initiera les élèves à interpréter les valeurs significatives que peuvent prendre les élasticités etc. », le programme devient désormais « on pourra initier les élèves à la notion d’élasticité etc. ». Cette reformulation insiste sur le caractère facultatif du traitement de la notion d’élasticité, et sur le fait que l’on peut simplement chercher à faire comprendre de façon large le sens de la notion, sans nécessairement entrer dans une formalisation mathématique qui peut parfois être pédagogiquement peu pertinente.
Ces allègements vont essentiellement aboutir à rapprocher le « travail prescrit » du « travail réel » : en réalité, très peu d’enseignants parvenaient, jusqu’ici, à respecter les consignes – intenables – du programme, et avaient donc, d’une certaine manière, déjà « allégé » le programme dans les faits. Mais cette pratique, peu satisfaisante professionnellement (et même très frustrante), ne pourra plus leur être éventuellement reprochée lors des inspections. Les allègements prennent acte du fait que les programmes étaient, jusqu’ici, infaisables.
Bien évidemment, si ces allègements sont une bonne nouvelle, ils ne règlent pas les problèmes essentiels que connaissent les SES, mais au-delà, toutes les disciplines au statut « d’enseignement d’exploration » en 2nde GT : horaires très largement insuffisants, rareté de l’accès aux heures à effectifs réduits, pressions diverses sur l’évaluation, etc.
Plus largement, ils ne dispensent pas le MEN d’un bilan sincère et honnête de la réforme du lycée de 2010, que le Snes-Fsu demande depuis plusieurs années… Pas sûr que les annonces du MEN, attendues pour le 4 juillet prochain, soient à la hauteur des attentes des personnels.