« Quoi qu’il en coûte » pour la jeunesse !
Le gouvernement persiste dans sa volonté de mettre en place le SNU et de le rendre obligatoire.
La secrétaire d’État chargée de la jeunesse, confirme le maintien du « séjour de cohésion » du 21 juin au 2 juillet prochains avec pour arguments un prétendu « vecteur de mixité » et une « fabrique à souvenirs ». Un entêtement très significatif des priorités de ce gouvernement et de son déni d’une jeunesse qui craque et voit son avenir s’assombrir.
Des éléments de langage trompeurs
L’argument de mixité sociale repose sur une fantasmagorie fallacieuse de service militaire. Il vise avant tout à servir une pédagogie de l’obéissance. L’esprit de ce dispositif n’aidera pas à faire société. D’autant qu’il qu’il repose sur une idée infondée : les jeunes d’aujourd’hui auraient un rapport distendu à la citoyenneté et leur inculquer les valeurs “militaires” serait une nécessité. Les enquêtes prouvent, au contraire, que les jeunes sont de plus en plus engagés et nombreux à adhérer à des associations, lancer des pétitions ou participer à des manifestations. L’engagement ne se décrète pas, c’est un accompagnement au long cours.
Un dispositif qui ne répond en rien aux besoins de la jeunesse
Le SNU ne fait pas recette chez les jeunes et leurs familles. D’où l’extension du prochain séjour de cohésion, initialement limité aux 15-16, aux 17 ans pour atteindre péniblement 25000 volontaires en 2021. Il ne peut que cristalliser des rejets face à un encadrement de caserne et une conception de l’engagement relevant d’un esprit cocardier. Les jeunes l’ont bien compris qui aspirent à autre chose qu’à un certificat de conformité et n’entendent pas se contenter de jeux de rôles bâclés dans des casernes improvisées.
Un passage en force pour sauver le soldat SNU
Depuis avril, la campagne gouvernementale de communication s’intensifie : kit de communication, affiches, tracts, vidéos sur les réseaux sociaux… Dans plusieurs académies, malgré un contexte de travail chamboulé par la crise sanitaire, les CPE sont sollicités pour relayer auprès des jeunes concernés les informations. La priorité semble même absolue, le SNU devant passer avant les examens et les règles sanitaires. Dans la région Bourgogne-Franche-Comté, un lycée s’est vu notifier, dans un premier temps, la nécessité de libérer les chambres d’internat pour accueillir les deux cents volontaires SNU du département. Au final, il n’en sera rien en raison de la fonte des volontaires (50). Mais, ne pas hésiter à écarter des internes, notamment de Terminales et de classes préparatoires pendant la période des examens et concours, reste révélateur du jusqu’au boutisme de ce gouvernement.
Défendre les métiers de l’éducation
La coercition émanant du SNU répond à une vision autoritaire qui dénature les métiers du champ éducatif. Le format du SNU est éloigné de nos pratiques où l’émancipation et l’épanouissement des élèves, l’éducation aux pratiques citoyennes et la formation au sens critique sont au cœur de notre travail. Le SNES-FSU s’opposera à toute dénaturation des métiers et restera vigilant sur les droits des personnels. Le SNES-FSU exige la suppression du SNU et l’utilisation du Le budget alloué au SNU (30 millions en 2020, 61 en 2021 soit 2400€ par volontaire) pour mettre en place des projets réellement éducatifs porteurs de sens.
SNU, au mépris de l’école !
Fin mai, le ministère a présenté aux organisations syndicale un projet d’ordonnance visant à définir juridiquement le statut des personnels encadrant du SNU. Parmi les principales mesures, la possibilité d’une mise à disposition de personnels de droit privé et la création d’un congé pour tout fonctionnaire volontaire avec maintien du traitement pour une durée inférieure ou égale à 60 jours sur une période de douze mois consécutifs. Ainsi le ministère n’hésite pas à faire du SNU sa priorité absolue, un motif impérieux passant avant les priorités de l’école et le respect des missions des personnels.
Voir également l’article du 31 janvier 2021 : https://www.snes.edu/article/abandonner-le-service-national-universel