Les éléments de langage n’y font rien : plus le ministre parle de bienveillance et se prétend « le ministre des professeurs », plus les personnels ressentent un mépris profond à leur égard.

Suppressions de postes, salaires, réformes des lycées et du bac, deuxième heure supplémentaire imposée : l’écart entre paroles rassurantes et actes inquiétants nourrit la colère sur fond d’austérité salariale, de menaces sur les statuts et d’attaques contre l’ensemble des salariés.

J.-M. Blanquer impose des effectifs pléthoriques et deux heures supplémentaires.

Suppressions de postes

Les conditions de la rentrée dans le second degré sont connues : 2 650 postes en moins pour 30 000 élèves de plus. Dans les collèges, les effectifs vont donc continuer d’augmenter. Dans les lycées, la conjugaison de la mise en place de la réforme et des suppressions de postes conduira à une « optimisation » des moyens par une augmentation du nombre de classes à plus de 35 élèves. Dans la voie professionnelle, la réduction de l’équivalent de neuf à onze semaines de cours sur le cursus bac pro et de deux à six semaines pour les CAP permettra aussi de supprimer des postes. La spécificité de cette rentrée réside aussi dans la présentation des suppressions, le ministre n’assumant même pas leur ampleur en prétendant qu’elles seront en grande partie compensées par un abondement en heures supplémentaires. Pour contraindre les personnels à les effectuer, il entend même modifier les textes statutaires en portant à deux le nombre d’heures supplémentaires obligatoires. Or, ce sont des équipes pluriprofessionnelles en nombre suffisant dont les établissements ont besoin, pas d’enseignants surchargés !

Non aux réformes des lycées et du bac

La préparation de rentrée confirme hélas notre analyse des réformes des lycées et du bac : celles-ci vont accroître significativement inégalités, sélection et phénomènes de concurrence. L’offre de formation est restreinte. La liberté de choix laissée aux élèves et aux familles tant vantée par le ministre n’est qu’un leurre et fait courir le risque d’enfermer certains jeunes dans des impasses. Les choix de parcours sont étroitement corrélés aux choix que les élèves devront faire dans Parcoursup. Le baccalauréat, par l’importance qu’il donne au contrôle local, va engendrer des inégalités et mettre en difficulté les personnels.

J.-M. Blanquer prétend que ces mesures feraient accord dans la communauté éducative. Or, les mobilisations des personnels et des élèves qui ont eu lieu le 12 novembre par la grève puis ces derniers jours se poursuivent, des mouvements tels que celui des stylos rouges se développent, etc.

C’est pourquoi le SNES-FSU a réuni organisations lycéennes et syndicales (SNES, SNEP, SNUEP, SNETAP pour la FSU, CGT, Sud, FAEN, SIES) pour appeler à des actions diversifiées (organisation de rencontres avec les parents et élèves, motions en CA, interpellations des élus, etc.) et à construire la grève jeudi 24 janvier pour le retrait de la réforme des lycées et du bac, l’arrêt des suppressions de postes, l’augmentation des salaires, le respect de la liberté d’expression et de manifestation, et l’abandon du projet de service national universel.

Benoît Teste


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