Force est de constater que les salons publics disparaissent progressivement du paysage pour laisser la place aux seuls salons privés, qui font la part belle à l’enseignement privé et aux coachs onéreux présentés comme les professionnels de référence pour l’accompagnement à l’élaboration des projets. Les régions qui ont en charge une mission d’information sur les formations et les métiers passent le plus souvent des convention avec des opérateurs privés.
Sous prétexte que des partenariats sont signés dans le cadre de ces manifestations, l’administration fait pression sur les DCIO pour qu’ils·elles envoient leur quota de PsyEN, caution recherchée sans toujours mettre en avant leur identité professionnelle !
Localement, comme à Bordeaux, l’administration enjoint les collègues à ne pas s’identifier comme PsyEN et le CIO est intégré au stand de la région sur le salon de l’Étudiant ! En conséquence, le brouillage est double : pas de stand CIO identifié Éducation nationale et perte d’identité pour les PsyEN.
Cette injonction inacceptable est contraire à la déontologie des psychologues qui doivent être identifiés comme tels par les usagers.
Pour rappel, dans la circulaire Missions (n°2017-079 du 28 avril 2017), il est précisé que : “ …dans le respect du cadre déontologique et éthique de la profession réglementée de psychologue, ils (PsyEN) exercent leurs missions…”
On peut s’appuyer sur l’article 1 chapitre 1 du code de déontologie : “La·le psychologue fait état de son titre de psychologue dès lors qu’elle·il exerce du fait de sa profession… en tant qu’agent du service public…“
La charte type « Cité des métiers » d’un accueil par un·e conseiller·e anonyme, portée par les régions qui n’a aucune valeur réglementaire, ne peut prévaloir.
Nulle enquête n’a par ailleurs démontré que les visites dans les salons apportent une aide constructive dans l’élaboration des projets des élèves en questionnement, ces salons confortant plutôt les élèves ayant avancé dans leur projet.
Le SNES-FSU soutient les collègues qui refusent de participer à ces salons privés car c’est un temps qui empiète sur les activités habituelles prévues en établissement ou en CIO au détriment des élèves.
La participation ne peut relever que du volontariat et avec un ordre de mission (OM), qui protège en cas d’accident sur le trajet et sur place, et donne droit à des frais de déplacements.
Dans le cas où notre hiérarchie impose cette participation, le·la PsyEN reçoit un OM, en main propre ou par mail (à condition d’ouvrir sa boite mail professionnelle), donc est obligé·e de participer au salon. L’envoi d’un OM rend la participation obligatoire sauf en cas de grève.
Que penser des contreparties ? Une permanence en salon valant deux permanences CIO et/ou établissement, parfois même sur des périodes de vacances !!! C’est notre service qui s’en trouve pénalisé.
Pour le SNES-FSU, la participation des PsyEN aux salons n’a jamais permis de valoriser significativement le service public de psychologie et de l’orientation de l’Éducation nationale.
De plus, les entretiens essentiellement informatifs à la chaîne ne sont pas propices à l’approfondissement et au suivi, nécessaires de chaque situation. Ils ont peu d’intérêt pour les consultants, si ce n’est leur conseiller de s’adresser à leur CIO de secteur ou au PsyEN de leur établissement.
L’an dernier, le SNES-FSU était intervenu pour demander le strict respect du volontariat.
Dans un contexte où les PsyEN ne sont pas assez nombreux, où elles·ils ont du mal à remplir toutes leurs missions, la participation aux salons n’est pas une priorité.
Quand bien même les conditions seraient meilleures, est-ce notre place que de tenir salon ?