La copie du ministère a évolué au fil des discussions
Il est essentiel pour l’ensemble de la profession que le corps des professeur.e.s agrégé.e.s ne soit pas distancé par les autres corps de la catégorie dite « A+ » de la Fonction Publique, dans un contexte de décrochage des carrières et des rémunérations des enseignant.e.s, CPE, PSY EN, relativement aux autres corps de la fonction publique de niveau de qualification comparable, qui bénéficient eux-mêmes de leurs propres logiques de revalorisation.
Revaloriser : une nécessité !
Revaloriser l’agrégation, c’est réaffirmer la place dans le système éducatif d’un concours sanctionnant un haut niveau de connaissances et d’expertise dans la discipline enseignée, au bénéfice des élèves. Alors que le volet « Pacte » des propositions ministérielles confirme que l’acceptation de tâches annexes et périphériques à la mission d’enseignement, l’engagement dans les dispositifs et priorités d’un pouvoir en place (CNR)… deviennent les qualités reconnues, ne pas revaloriser les professeur.e.s agrégé.e.s aurait signifié à l’ensemble de la profession que la maîtrise disciplinaire, la démocratisation du savoir, la promotion d’une culture commune ambitieuse ne sont plus des objectifs de l’école macroniste qui se met en place par touches successives.
Des revendications qui progressent …
Le rapport de forces généré par le mouvement social sur les retraites et les interventions répétées des syndicats de la FSU ont permis de faire bouger les lignes : le ministère a fini par admettre que les professeur.e.s agrégé.e.s devaient bénéficier des mêmes mesures indemnitaires que les autres enseignants sur les débuts de carrière (prime d’attractivité). Les professeur.e.s agrégé.e.s bénéficient également de l’augmentation de l’ISOE part fixe de 1294 € et de l’alignement de la part modulable de l’ISOE des professeurs principaux en Première et Terminale sur celles des autres niveaux, ce qui étaient des revendications du SNES-FSU.
Dans les projets initiaux du gouvernement, seule une augmentation du contingent de la classe exceptionnelle était proposée (avec un passage à 10,5% du corps dès 2023), et elle n’aurait pas permis de désengorger l’accès aux indices terminaux de la carrière, du fait d’une part du rajeunissement du vivier de professeur.e.s en hors-classe et d’autre part de l’allongement de la durée d’attente avant le départ en retraite. Le SNES-FSU se félicite d’avoir obtenu le décontingentement de la classe exceptionnelle à compter de 2024 , ce qui devrait permettre à plus de collègues d’être promu.e.s alors que la plupart des professeur.e.s agrégé.e.s partent actuellement en retraite sans avoir pu en bénéficier.
Des revendications qui restent à obtenir …
La réduction du temps d’attente pour la promotion à la hors-classe annoncées par le ministère est acquis pour tou.te.s, mais il n’aura qu’un effet financier marginal dans le cas spécifique des professeur.e.s agrégé.e.s puisqu’elle ne s’accompagne pas d’une reconstruction de la grille indiciaire.
Quant à la linéarisation de l’échelon spécial de la classe exceptionnelle, elle ne concerne pas les professeur.e.s agrégé.e.s.
Même si ces annonces ont évolué positivement, le compte n’y est pas, et la promesse des 10 % pour tous n’est pas tenue (lire ici). Le SNES-FSU rappelle en outre que le « Pacte », dont nous demandons l’abandon, serait moins attractif pour les professeurs agrégés que les dispositions actuelles.
Le SNES-FSU revendique une revalorisation indiciaire des débuts de carrière et une répercussion de ces mesures sur l’ensemble de la carrière (reconstruction de la grille indiciaire de rémunération), l’accès de tous à la classe exceptionnelle, la revalorisation du point d’indice. Le SNES-FSU revendique en outre l’amélioration des possibilités de promotion de corps (Listes d’aptitude, concours internes, accès au corps des chaires supérieures…).