Vous trouverez ci-dessous l’ensemble des résultats – relativement édifiants – de cette enquête, en remerciant les très nombreux participants.
Bilan de l’enquête sur la mise en œuvre de la réforme du collège et des programmes 2016 en S.V.T.
Bilan enquête SVT dans réforme du collègeEnquête :
Effectuée entre fin juin et début septembre 2017, elle a recueilli 509 réponses complètes.
Résumé :
Cette enquête menée sur plus de 500 collège démontre très clairement que la mise en place de la réforme s’est accompagnée d’une dégradation plus ou moins importante des conditions d’exercice (augmentation du temps de travail, poursuite de la disparition des groupes, surtout en 6ème, nouvelles injonctions ou a minima fortes « incitations »…).
Après une année de mise en œuvre, les nouveaux programmes montrent leurs limitent, ou plutôt les conséquences de l’absence de limites (!) : difficultés de concertation, absence de définitions notionnelles claires et de repères annuels, fonctionnement spiralaire, trop grand nombre des notions à aborder… ont entrainé une importante souffrance des collègues.
L’épreuve terminale catastrophique de SVT à la session 2017 du DNB a provoqué de vives réactions sur la crédibilité et la reconnaissance du travail effectué dans les classes au collège.
Vous trouverez ci-dessous une présentation plus détaillée des réponses aux différentes questions, éventuellement accompagnées (en italique) des commentaires du SNES-FSU.
Conditions d’exercice :
• En collège, les équipes de SVT sont très majoritairement constituées de 2 ou 3 collègues.
• Le temps d’enseignement moyen reste d’1h30 par classe pour 70 % des réponses, 14 % effectuent des cours de 2h et seulement 8 % des répondants sont passés à l’EIST.
• Groupes : près de la moitié des enseignements de SVT se font en classe entière (précisément 62 % en 4ème et 56 % en 3ème) ; seul le niveau 6ème bénéficie majoritairement de groupes, principalement sous forme d’une heure quinzaine en ½ classe, calqué sur le fonctionnement antérieur. (par rapport à une enquête de 2009, diminution de 5 % de la fréquence de groupes en SVT)
• Sans surprise, 96 % des collègues considèrent que leur temps de travail a augmenté !
Les commentaires font état d’une année très difficile effectuée dans le flou, les injonctions, les réunions et concertations, la mise en place de l’évaluation par compétence très chronophage (remarque : celle-ci n’est en aucun cas présente dans les textes !)…
Programmation des cyles 3 et 4 :
• En C3, dans la grande majorité des cas la programmation n’a pas été effectuée avec les Professeurs des écoles (PE) du secteur (seulement 9 % avec tous les PE du secteur, et 5 % sur l’ensemble du bassin).
Au niveau des établissements, une progression commune a pu être élaborée dans 70 % des cas, et donc 25 % fonctionnement sans progression commune.
• En C4, pas de programmation commune dans 20 % des réponses.
Manuels :
• En C3, les collègues disposent d’un manuel de cycle dans les ¾ des réponses
• En C4, 73 % des collègues ne disposent pas de manuel, 17 % de manuels de cycle et 10 % des manuels de niveau, mais la question est probablement arrivée un peu tôt par rapport à la sortie des manuels.
Dispositifs de la réforme :
• EPI : mis en place dans une grande majorité des établissements, les SVT y participent pour 62 % des réponses – et 72 % sur la base du volontariat (ce qui fait tout de même 28 % sous pression…)
Cette mise en place a été ressentie comme difficile par près de 80 % des collègues.
• AP : les SVT n’y ont pas été associés à 60 % en C3 et près de 80 % en C4. 40 % des collègues impliqués n’étaient pas volontaires.
On peut se poser la question de l’étiquetage de ces heures par les chefs d’établissement, qui peuvent être ressenties par les collègues comme simplement des heures « en groupe ».
Formation aux nouveaux programmes :
• En C3, plus de la moitié des collègues n’a pas bénéficié d’une formation
• En C4, une formation a été proposée à 73 % des répondants
Contenu des nouveaux programmes :
• Les deux domaines « Nutrition des végétaux » et « Microorganismes » sont majoritairement bien accueillis par les collègues, les autres domaines montrent des réponses mitigées.
• Les programmes sont tous considérés comme trop chargés : par 61 % des collègues en C3 et 85 % des collègues en C4.
• 74 % des collègues ne sont pas satisfaits des nouveaux programmes : l’absence de repères annuels, de limites plus précises, le nombre trop élevé de notions à aborder, la prééminence de l’aspect spiralaire reviennent majoritairement dans les commentaires.
• Documents d’accompagnement : près de la moitié des collègues ne les ont jamais consultés bien que connaissant leur existence, et 25 % occasionnellement. De très nombreux commentaires signalent : la difficulté de leur utilisation, leur inadaptation, la trop fréquente mise en avant des « bonnes pratiques », la masse de documents dont la cohérence reste à découvrir…
« Nouvelles pratiques pédagogiques » :
(pour démystifier ces « nouvelles pratiques » et vous préparer à une inspection, lire « Mythes et réalités – L’innovation pédagogique », André TRICOT, Ed. RETZ, 2017)
• Majoritairement la profession n’a pas trop subi d’injonctions pédagogiques. Il faut noter cependant les pressions pour construire un « fil rouge » annuel (16 %) et l’utilisation du numérique (13 %) ; d’autres pratiques imposées reviennent dans les commentaires : EIST, cahier comme S&T, classes sans notes…
• Celles-ci provenaient alors majoritairement des IPR… mais aussi dans 13 % des cas de collègues eux-mêmes.
• Près de 70 % des collègues mettent en place, occasionnellement, des formes de différenciation pédagogique, sous forme de « coups de pouce », d’exercice différenciés, de tâche complexe « à plusieurs niveaux », ou « à tiroirs »…
Épreuve terminale de SVT au DNB
• 75 % des collègues jugent que cette épreuve n’a mobilisé aucune connaissance (seulement 5 % considèrent qu’il y a eu mobilisation de connaissances de C4)
• 81 % des réponses considèrent que les « compétences » mobilisées étaient de niveau « milieu de C4 » ou inférieures (47 % pour « milieu de C4 »), seules 18 % des réponses les considèrent comme représentatives d’un niveau de fin de C4.