Mis en place à la rentrée 2016 dans la précipitation, le mode de désignation des lycéens dans les instances représentatives des EPLE a d’emblée posé problème. Il a accouché d’un système baroque où les lycéens du conseil de discipline sont les seuls non membres du Conseil d’Administration (CA), où les suppléants du Conseil de la Vie Lycéenne (CVL) sont leur possible vice-président, à la fois éligibles au CA sans en être électeurs. Enfin, en réservant la représentation lycéenne au CA aux seuls membres du CVL, ce système ne faisait ni progresser l’apprentissage de la démocratie ni régresser le cumul des mandats. Dès sa mise en place, le SNES-FSU avait interpellé le ministère pour en demander la simplification et un meilleur équilibre de la représentation lycéenne. Après la rentrée 2017, il avait renouvelé cette interpellation auprès du nouveau ministre, restée elle aussi lettre morte.
Aussi, la parution inattendue d’un nouveau texte au BO du 30 août a au moins eu le mérite de piquer notre curiosité de rentrée. Hélas, l’occasion est encore manquée d’en revenir à des pratiques de bon sens. La circulaire, si elle abroge bien le texte du 15/09/2016, ne change pas une virgule au mode de désignation des élus lycéens, ni au système représentatif actuel à l’échelle des établissements. L’absence totale de concertation avant sa publication témoigne bien du mépris dans lequel est tenue l’expérience des personnels les plus impliqués dans la vie lycéenne. La circulaire se contente de dire que « toutes les catégories de lycéens doivent être représentées au CVL, notamment les sections d’enseignement professionnel (…), les classes préparatoires et les BTS ». L’ambiguïté des formules utilisées et des statuts interroge sur la concrétisation sur le terrain de ce qui ne peut être qu’une recommandation…
L’objet de ce texte est avant tout de décliner le décret d’avril 2017 sur la nécessaire représentation paritaire au sein des Conseil Académique de la Vie Lycéenne (CAVL) et Conseil National de la Vie Lycéenne (CNVL) renouvelés cette année. Les candidatures prendront donc la forme d’un binôme, avec à chaque fois un-e titulaire et deux suppléant-e-s pour chaque sexe. Mais il apparaît aussi une obligation de représentation des élèves de seconde dans les instances académiques et nationale, qui a nécessairement des conséquences à l’échelle des lycées. Le texte précise qu’«il convient d’encourager les élèves de ces classes à se porter candidats au CVL de leur établissement». Certes, mais encore faudra-t-il qu’il soient élus, la posture d’élève de seconde ne prédisposant pas à celle de favori pour une élection au suffrage universel.
Enfin, la petite phrase moralisatrice sur la nécessité de «l’assiduité et l’exemplarité des membres adultes» en dit long sur la considération portée à celles et ceux qui tentent, par leur investissement, de faire vivre les instances lycéennes au quotidien. Un rappel auprès des chefs d’établissements de l’obligation de systématiser des CVL pléniers aurait eu davantage de sens, tant l’irrégularité de leur réunion est devenue la norme. Ni simplification du système espérée par les CPE, ni cohérence retrouvée dans la représentation des élèves, rien dans ce texte ne permettra de relancer une dynamique de la vie lycéenne toujours en panne.
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