Jour de carence : Education nationale

Mercredi 25 août, le ministère a organisé un échange sanitaire avec les organisations syndicales dans le cadre de la préparation de la rentrée.

Le SNES, avec la FSU, est revenu sur la forme des annonces de ces derniers jours. Entre les premières déclarations sur le protocole le 28 juillet, en plein cœur de l’été, et des informations apportées dans un article payant dimanche matin, le ministre continue de privilégier une communication médiatique avant l’information aux personnels, insupportable !

Niveau du protocole

La FSU a rappelé que le niveau choisi pour le protocole (niveau 2 pour la métropole) posait question : sur quelles bases a été prise cette décision ? Quels sont les indicateurs qui définissent les seuils qui permettent de passer d’un niveau à l’autre ?
Les interrogations des scientifiques sont nombreuses : le niveau 2 paraît peu adapté à la situation de certains territoires. Il pourrait être possible de renforcer les mesures sur la cantine, moment où les élèves ne portent pas de masques : par exemple, mixer le niveau 2 et le niveau 3 pour la cantine, afin de passer au niveau 3 ?

Réponse du ministère 

Plusieurs indicateurs sont utilisés pour choisir le niveau du protocole : taux d’incidence, dynamique de l’épidémie, couverture vaccinale, situation hospitalière. Mais aucun seuil n’a été défini pour préciser le passage d’un niveau à l’autre au motif que c’est une combinaison de critères qui préside à la décision.

Au regard de la situation dans les Antilles, le conseil de défense qui se tient aujourd’hui permettra de statuer sur les décisions relatives à la rentrée, en particulier un possible report.

Vaccination des élèves dans le 2d degré

La vaccination en milieu scolaire est un initiative qui peut permettre de proposer la vaccination à des élèves et des familles volontaires mais éloignés de centre de vaccination. Le SNES-FSU a rappelé que cette opération devait être anticipée afin qu’elle se passe au mieux et ne désorganise pas les EPLE. Cela implique de répondre à des questions précises : qui va recueillir les consentements des familles ? Qui aura accès à l’information sur le statut vaccinal des élèves ? Qui va encadrer les élèves sur cette opération ? Le SNES-FSU a alerté sur le fait que cette opération ne devra pas peser sur les vies scolaires, déjà en sous effectifs.

Réponse du ministère

Le ministère a apporté quelques précisions sans répondre à toutes les questions : c’est le « pragmatisme » qui guidera toutes les opérations. Les centres de vaccination pourront être dans l’établissement, dans des centres éphémères, ou des déplacements pourraient être organisés dans des centres existants. Le choix des lieux sera fait en fonction des taux de vaccination, afin d’identifier les besoins. La vaccination sera réalisée par les équipes mobiles des ARS, mais les vies scolaires pourront être sollicitées ponctuellement sur l’encadrement et la surveillance de ces opérations . Les médiateurs LAC recrutés l’an dernier (1700) pourraient venir en appui et des moyens supplémentaires en vie scolaire pourraient aussi être recrutés (698 emplois)


Il reste encore des questions sans réponse : quel traitement pour les documents de consentement familial, quel encadrement des déplacements, quelle surveillance des élèves sur ce temps ? La reconduction des moyens en médiateurs ne sera pas suffisante surtout si le ministère affiche un objectif d’une opération rapide et importante.

Règles d’éviction des élèves

Le SNES-FSU avait déjà pointé le trouble occasionné par les déclarations du ministre, l’emploi du mot «évincé » et les implications de cette mesure.
Le ministre a précisé ces derniers jours que le statut vaccinal des élèves cas contact à risque serait déterminé sur la base des déclarations des familles. Cela fragilise la doctrine ministérielle et montre bien les problèmes posés par cette règle. Le SNES-FSU a donc demandé que soit précisée la définition des cas contacts à risque, mais aussi de déterminer une règle de gestion des cas contacts à la fois plus simple et qui assure une protection efficace des personnels et des élèves. Il reste encore des questions sans réponse, notamment sur les personnels qui auront accès au statut vaccinal des élèves, faudra-t-il vérifier les attestations des parents etc. ?
Aucune réponse n’a été apportée.

Le SNES-FSU a aussi demandé que des chiffres fiables, en open data, soient produits régulièrement sur la situation des les collèges et lycées : nombre de cas positifs, élèves mis en éviction, nombre de tests etc.

Tests

Le ministère a précisé que des opérations de tests ciblés auraient lieu dans les établissements du second degré, notamment dans les zones de circulation active du virus. Ces annonces restent trop imprécises, alors même que les opérations de tests sont d’une réelle utilité. Les échecs de l’an dernier sont liés à la fois à une mauvaise organisation et une communication peu pédagogique et efficace.

Le SNES-FSU a rappelé que des opérations de tests avaient été menées, dans le cadre d’échantillons représentatifs : quels sont les résultats et analyses scientifiques ? Il est indispensable de poursuivre ces opérations pour avoir des informations fiables sur l’état de la circulation du virus dans les établissements scolaires. Des expérimentations doivent aussi avoir lieu sur la base de certaines expériences à l’étranger (tester massivement pour éviter l’isolement).

Dans l’attente, le ministère doit rapidement renforcer les opérations de tests dans le second degré, en tirant les leçons de l’an passé.

Sorties scolaires

Le SNES-FSU a rappelé que des problèmes risquaient de se poser rapidement : pour certains lieux de sortie, le pass sanitaire est exigé. Or certains élèves ne sont pas encore vaccinés et pourraient donc ne pas pouvoir participer à ces sorties, en particulier s’ils n’ont pas accès à des tests gratuits. Le SNES a rappelé qu’il n’était pas question de faire le tri entre les élèves. Des précisions doivent être apportées rapidement, d’autant plus que les sorties se programment très tôt dans l’année.

Réponse du ministère

Les précisions seront apportées après la rentrée.

Équipements des établissements

La FSU a pointé que si le ministre reconnaît désormais l’importance de l’aération, il reste à passer aux actes. De nombreux établissements ne sont pas encore équipés après 18 mois de crise sanitaire. Il est indispensable d’accélérer le processus d’équipement, surtout dans le contexte du variant Delta.
Le ministère fera un point avec les collectivités territoriales mercredi 25/08, tout en précisant que les « association d’élus n’expriment pas de tension sur la question ». Aucune réponse n’a été apportée à notre question sur le volume de la dotation financière pour aider les collectivités évoquée par le ministre ces derniers jours..

300 000 masques sont en cours d’acheminement dans les établissements pour les personnels, ainsi que 45 000 masques inclusifs.


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