Alors que le second degré public doit accueillir 36 499 élèves en plus (19 851 en lycée, 10 867 en collège et 5 781 en LP), 1 883 emplois sont supprimés. Aucune création de postes de CPE, de Psy-ÉN, d’assistants sociaux, d’infirmiers, d’agents administratifs n’est prévue. Dans les établissements, les dégradations des conditions de travail et d’encadrement vont se poursuivre : heures supplémentaires imposées dans les services (en collège, 34 % des enseignants éligibles font au moins deux HSA, contre 30 % en 2018), réductions de l’offre de formation et des options, hausse du nombre d’élèves par classe, concurrence entre disciplines pour les demi-groupes, école inclusive sans moyen…
Le collège, l’angle mort
Au lieu d’améliorer l’aide au sein de la classe, le ministère développe le dispositif « Devoirs faits » qui pourra être imposé aux élèves de Sixième en difficulté, ainsi que les e-devoirs faits avec des étudiants rémunérés 15,99 € de l’heure. Les certifications Ev@lang (test de positionnement en anglais) et PIX (évaluation des compétences numériques) sont cette fois obligatoires et viennent s’ajouter aux innombrables dispositifs qui s’accumulent et font perdre le sens des apprentissages dans la classe.
Nouvelle option Français Culture Antique en Sixième
Cette nouvelle option est censée favoriser la compréhension du français par l’éclairage de la grammaire latine. Destinée prioritairement aux élèves en difficulté, elle sera expérimentée dans 300 collèges à la rentrée mais sans moyen spécifique : elle sera donc financée au détriment des autres enseignements. En plus de rétablir la deuxième heure de LCA en Cinquième, renforcer les horaires de français avec des dédoublements profiterait bien davantage à tous les élèves.
Des tests, encore des tests…
Les évaluations nationales (maths et français) en Sixième et en Seconde sont reconduites en dépit d’une exploitation inopérante pour les enseignants d’autant que l’accompagnement personnalisé n’est pas financé. Par ailleurs, alors que cette démarche avait été vivement critiquée l’an dernier, le ministère réinjecte ses questions complémentaires « crise sanitaire » en fin de tests (sentiment d’être prêt, perception de la crise, équipements numériques, projets d’orientation en Seconde…).
Le lycée encore réformé
L’organisation du baccalauréat est encore modifiée. Sur le cycle terminal, le groupe classe éclate au profit de groupes aux effectifs plus lourds et changeants, ce qui complexifie le suivi de l’orientation pour le professeur principal. Un professeur référent est donc créé dès cette rentrée. Les épreuves de spécialités restent hélas maintenues en mars pour répondre aux exigences de tri de Parcoursup. L’attestation de langues vivantes entre en vigueur tout comme l’évaluation des compétences numériques (PIX).
Programmes : aménagements a minima
À huis clos, le ministère a fait le choix d’aménagements a minima au lycée, en plein cœur de l’été. Les épreuves et/ou périmètres de l’évaluation de certaines spécialités sont modifiés (BO n° 30 du 29 juillet 2021). Cela n’allège en rien les programmes puisque tout devra être traité d’ici juin. Si ces aménagements vont globalement dans le bon sens et reprennent des propositions du SNES-FSU, ils sont parfois très insuffisants et ne concernent pas toutes les disciplines, ni le tronc commun. Il aurait été nécessaire d’aménager les programmes de Terminale – au-delà de certaines épreuves de spécialité – et ceux de Première, de Seconde et du collège.
Pour pallier les effets scolaires de la pandémie, des aménagements et allégements pérennes de programmes sont indispensables ; pour la voie technologique en particulier, des refontes sont nécessaires. Le SNES-FSU avait fait des propositions en ce sens l’an dernier.
Le SNES-FSU revendique des moyens complémentaires stabilisés sur l’année 2021-2022 pour faciliter le travail en effectifs réduits. Il demande la remise à plat du DNB, des réformes inégalitaires du bac, du lycée et de Parcoursup, ce qui suppose une autre organisation des enseignements au lycée et le retour à des épreuves nationales, terminales et anonymes.