Un redéploiement opaque entre les académies
D’après le ministère, le redéploiement d’emplois de CPE prévu à la rentrée 2024 a pour objectif :
- d’accompagner l’évolution du réseau des EPLE à la rentrée 2024
- de consolider les dotations des académies déficitaires
12 académies gagnent de 1 à 3 emplois de CPE, 11 académies en perdent 1 à 4 et 7 académies n’ont pas de modification dans leur dotation.
Aucune grille de répartition des emplois de CPE n’est donnée pour expliciter ces transferts entre les différentes académies. Que des académies soient déficitaires en emploi de CPE n’est pas surprenant, que certaines soient excédentaires nous interroge fortement. Alors que les CPE font face à de multiples pressions pour traiter les situations de harcèlement et que les injonctions liées aux différentes réformes du collège, du lycée et du lycée professionnel font éclater les collectifs de travail et les groupes classes, que le mal-être des jeunes s’accentue et fait la une de l’actualité, le ministère ne renforce pas les équipes pluriprofessionnelles des établissements (AS, infirmières, PsyEn…).
1 CPE pour 250 élèves
Le SNES-FSU ne cesse de revendiquer des emplois de CPE pour permettre à tous les EPLE d’être suffisamment dotés et permettre ainsi aux CPE d’exercer leurs missions dont le suivi des élèves (cœur du métier) dans des conditions acceptables. Actuellement ce sont environ 13000 emplois de CPE qui sont gérés par le ministère.
Le SNES a mené un travail de prospective sur les besoins des EPLE en postes de CPE.
Un coefficient multiplicateur est attribué par taille d’établissement en reprenant les éléments fournis par Repères et références statistiques-2023 (publication annuelle éditée par les services statistiques du ministère). Deux hypothèses sont proposées. La plus haute est la plus favorable en termes de taux d’encadrement éducatif et vise la revendication du SNES de 1 CPE pour 250 élèves. La plus basse se situe dans une perspective à court terme et montre les besoins immédiats en créations d’emploi. Faute d’éléments statistiques suffisants, cette analyse ne prend pas en compte certaines caractéristiques d’établissement comme la présence d’un internat ou le classement en REP/REP+ ou les sections de BTS par exemple.
La projection du SNES-FSU évalue le nombre de CPE nécessaires pour couvrir l’ensemble des besoins entre 4000 (fourchette basse) et 7500 (fourchette haute pour respecter le mandat 1 CPE pour 250 élèves) en plus des 13000 emplois actuels. C’est une augmentation sensible mais nécessaire pour prendre en charge de manière satisfaisante nos missions auprès des élèves.
La grève du jeudi 1er février sera l’occasion d’exprimer cette exigence de création de postes pour que notre métier et nos conditions de travail soient respectés.